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SUCCESSION D'AUTRICHE (guerre de la, 1740/48)

Guerre européenne qui éclata à la mort de l'empereur Charles VI. Celui-ci, en vertu de la pragmatique sanction de 1713 (v.), avait assuré la succession à sa fille aînée Marie-Thérèse ; mais les droits de celle-ci furent contestés par de nombreux princes, entre autres l'Électeur Charles-Albert de Bavière, Philippe V d'Espagne, Auguste III de Saxe et de Pologne, ainsi que par le roi de Prusse Frédéric II. À la fin de 1740, Frédéric II lança ses troupes sur la Silésie. Charles-Albert, soutenu par la France, se fit élire empereur contre Marie-Thérèse sous le nom de Charles VII. Une vaste coalition antiautrichienne se forma, groupant la France, la Prusse, la Bavière, la Saxe et l'Espagne, alors que Marie-Thérèse bénéficiait seulement de l'appui de l'Angleterre et des Pays-Bas. Raffermissant par son énergie l'union des divers peuples soumis aux Habsbourg, Marie-Thérèse sut faire face à ses nombreux adversaires : écartant momentanément la menace de Frédéric II en cédant à celui-ci la Silésie (traité de Breslau, juin 1742), elle reconquit la Bohême sur les Français (déc. 1742), puis s'empara de la Bavière (1743) et menaça l'Alsace. Battue par les Anglo-Hanovriens à Dettingen (27 juin 1743), la France se trouva bientôt dans une situation critique, mais elle fut sauvée par une nouvelle intervention de Frédéric II, qui déclencha la seconde guerre de Silésie. Marie-Thérèse dut confirmer l'abandon de la Silésie par la paix de Dresde (déc. 1745), mais, quelques mois plus tôt, après la mort de Charles VII, elle s'était réconciliée avec le nouvel Électeur de Bavière et elle avait pu faire sacrer empereur à Francfort son mari François de Lorraine, sous le nom de François Ier. La guerre se poursuivit avec la France, qui, à la suite de la victoire du maréchal de Saxe à Fontenoy (11 mai 1745), occupa les Pays-Bas autrichiens, puis envahit les Provinces-Unies (1747/48). À la paix d'Aix-la-Chapelle (18 oct. 1748), Marie-Thérèse obtint la reconnaissance universelle de la pragmatique sanction et conserva l'intégrité de ses territoires, à l'exception de la Silésie, cédée à la Prusse, et du duché italien de Parme-Plaisance, cédé aux Bourbons d'Espagne. La France ne tira aucun profit de ses dernières victoires ; elle restitua toutes ses conquêtes et avait, en somme, « travaillé pour le roi de Prusse ». Mais cette paix ne réglait ni l'antagonisme austro-prussien ni l'antagonisme franco-anglais, qui devaient bientôt conduire à la guerre de Sept Ans (1756/63) (v.). SUCCESSION D'AUTRICHE (Guerre de, 1740-1748). Conflit européen qui éclata à la mort de l'empereur Charles VI qui, en vertu de la Pragmatique Sanction de 1713, laissait son trône à Marie-Thérèse, sa fille aînée. Les droits de cette dernière furent contestés par de nombreux princes, parmi lesquels l'électeur de Bavière, le roi Philippe V d'Espagne et surtout Frédéric II de Prusse. En France, la pression d'une opinion traditionnellement anti-autrichienne, menée par le maréchal de Belle-Isle, poussa le ministre Fleury à entrer dans la coalition, tandis que Marie-Thérèse s'alliait avec l'Angleterre et les Pays-Bas. Frédéric II ouvrit les hostilités en envahissant la Silésie (1740-1741), tandis que Charles-Albert de Bavière, soutenu par la France, se faisait élire empereur sous le nom de Charles VII (1742). Marie-Thérèse fit énergiquement face à ses nombreux adversaires. Elle accorda la Silésie à la Prusse (1742), écartant momentanément sa menace, reconquit la Bohême et occupa la Bavière (1743), obligeant Charles-Albert à négocier et faisant élire son mari, François de Lorraine empereur (François Ier) à Francfort. La France se retrouva seule face à l'Angleterre. Grâce à la victoire du maréchal de Saxe à Fontenoy (1745), la France occupa les Pays-Bas autrichiens puis envahit les Pro-vinces-Unies (1747-1748). À la paix d'Aix-la-Chapelle (1748), la Pragmatique Sanction était reconnue, Marie-Thérèse conservait l'intégralité de ses territoires, sauf la Silésie, conservée par la Prusse. La France, malgré son avantage, avait restitué toutes ses conquêtes. Cette paix n'avait réglé ni l'antagonisme austro-prussien, ni l'antagonisme anglo-français, ce qui devait conduite à la guerre de Sept Ans (1756-1763). Voir Versailles (Traité de).

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