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SUBSTANCE

Dans le langage courant, une substance désigne une chose difficilement identifiable autrement que par son apparence sensible (par exemple, « une substance visqueuse »). On parle aussi de la substance d'une chose pour qualifier ce qu'elle est en elle-même, indépendamment de ses propriétés secondes (par exemple, le fait d'occuper un espace définit substantiellement la matière tandis que sa couleur ou son odeur sont accidentelles). Dans ce cas, on se rapproche alors du sens proprement philosophique qui consiste à poser quelque chose de stable sous les différentes modifications éventuelles. C'est aussi ce que l'étymologie nous donne à penser, puisque le mot substance vient du latin stare (« se tenir ») et sub (« dessous »). Ainsi, la substance peut se définir comme le principe de la permanence résistant à toutes formes de transformations accidentelles. Elle est ce qui demeure sous le changement, ce qui subsiste malgré le devenir et le passage du temps.


N.B. Noter que l'opposition grammaticale entre le substantif et l'adjectif renvoie approximativement à cette opposition. Le substantif, le nom, désigne la chose dans sa nature (dans ce qu'elle est en soi), tandis que l'adjectif, qui lui est « adjoint », lui ajoute des qualités qui sont variables, dont l'absence ou la présence ne modifie en rien la « nature » de ce que le substantif désigne.

La substance se prend, sinon en un grand nombre de sens, du moins en quatre sens principaux : on pense, en effet, que la substance de chaque être est soit la quiddité, soit l'universel, soit le genre, et, en quatrième lieu, le sujet. - Le sujet est ce dont tout le reste s'affirme, et qui n'est pas lui-même affirmé d'une autre chose. C'est pourquoi, c'est lui qu'il convient d'examiner tout d'abord, car c'est principalement le sujet premier qui semble être la substance. "Métaphysique", Z, 3, tr. J.Tricot, Paris, Vrin, 1991, p. 241-242.

 



[…] Ce qui existe en soi et par soi. La substance par rapport à l’accident. Opposé à […]


[…] Descartes, par exemple, est dualiste parce qu’elle pose l’existence et de l’âme (substance immatérielle dont toute l’essence est la pensée) et du corps (substance matérielle dont […]


SUBSTANCE (Du latin substare, se tenir dessous et substantia, ce qui est dessous, soutien, support.) Ce qui subsiste en soi et en permanence, fondamentalement sous les apparences. Opposée à l’attribut, la substance sert de support aux modifications que sont les qualités et les accidents. En ce sens, elle est synonyme de substrat. Aristote distingue la substance première, qui correspond au sujet individuel, et la substance seconde, c’est-à-dire le genre et l’espèce en tant qu’ils peuvent être - par analogie avec la première le sujet d’une proposition. ♦ La notion signifie également ce qui est par soi, c’est-à-dire « une chose [...] qui n’a besoin que de soi-même pour exister » (Descartes), sans le concours d’une causalité externe. C’est le cas de Dieu seul, selon Spinoza, tout le reste étant attribut ou mode de la substance divine. Descartes applique en outre la notion de substance aux individus et il explique l’ensemble des phénomènes en fonction d’un principe dualiste en ramenant toute réalité à la substance étendue et à la substance pensante.


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