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structure

structure (trad. de l'allemand Gestalt), totalité des parties. — La théorie des structures a été d'abord introduite en biologie par Kurt Goldstein (dans la Structure de l'organisme) : elle reconnaît l'impossibilité d'isoler une fonction sans modifier l'ensemble de l'organisme. Elle a été étendue, en psychologie, à la théorie de la perception sous le nom de théorie de la forme.


Structure, manière dont les parties d’un tout sont arrangées entre elles. Dans ce sens, on parle aussi bien de la structure d’un édifice ou de l'organisme (K. Goldstein) que de celle d’un groupe social ou du comportement (M. Merleau-Ponty). La structure est ce qui donne à l’ensemble son unité et aux parties leur valeur ; ce que nous appréhendons immédiatement comme un tout indécomposable sans passer par l’analyse et la synthèse ce qui nous permet de reconnaître une mélodie lorsqu’elle est transposée dans un autre ton. Élément stable d’un ensemble organisé, la structure est reconnaissable malgré les transformations que l’on fait subir à cet ensemble. La structure est la « forme » née de l’organisation des éléments qui la composent (éléments qui ne signifient rien par eux-mêmes et n’ont de sens que par leur participation à l’ensemble). Si deux corps sont associés, quelque chose de nouveau prend naissance dont les qualités sont différentes de celles des parties (la liaison de deux gaz différents, l’hydrogène et l'oxygène, donne de l’eau, par exemple). Cela est vrai dans tous les domaines de l’organisation. Inversement, la modification d’un élément du tout transforme la structure globale. L’altération d’une seule note dans un morceau de musique suffit à transformer la mélodie. De même, l’être vivant est un tout unifié ; corps et esprit sont indissolublement liés et interdépendants ; ce qui survient à l’un affecte l’ensemble : la peur nous fait trembler, les émotions répétées entraînent, parfois, des lésions organiques, etc. Il revient à la Gestaltpsychologie d’avoir montré la relativité essentielle des parties au tout.

STRUCTURE (n. f., étym. : latin structura : construction, en part, maçonnerie) 1. — Organisation des parties ou des éléments qui forment une totalité : la structure d’un corps, d’un organe ; Syn. forme au sens 1. 2. — (Math.) Définition algébrique de certaines relations (considérées de façon purement formelles, c.-à-d. indépendamment de leur interprétation concrète) valables sur des ensembles de termes conçus simplement en tant qu’ils satisfont les relations : la structure de groupe ; (par ext.) fait, pour certains ensembles et relations concrètes, d’être des exemples d’une structure algébrique : l’ensemble des réels, muni de l’addition, possède une structure de groupe. 3. — La structure au sens 1 en tant qu’on peut la décrire par un modèle au sens 4 ; (par ext.) le modèle lui-même. 4. — Organisation gén. d’un ensemble quelconque dont les éléments n’ont de sens et de valeur que par rapport à elle ; cf. forme, sens 7 et 8 ; (par ext.) l’ensemble lui-même. 5. — (Auj.) Entité abstraite connue seulement par analyse, antérieure logiquement, voire ontologiquement, à ce dont elle est structure, et telle que les éléments empiriques qu’elle concerne sont non seulement définis par le fait qu’ils relèvent d’elle, mais en outre sont dans leur fonctionnement et leur existence entièrement déterminés par elle ; (sens vulg.) ensemble de relations et d’oppositions déterminant certaines réalités composées d’éléments dont l’existence et la définition sont postérieures à celle de la totalité. 6. — Structural : a) Qui concerne la structure, b) Qui utilise la méthode structurale. c) Méthode structurale : méthode utilisée assez gén. en sciences humaines et consistant, dans l’analyse de phénomènes ou de réalités quelconques, à considérer que la totalité préexiste aux éléments, qui ne peuvent être atteints et définis que par le jeu de relations et d’oppositions internes à cette totalité ; la ling. structurale considère que la langue forme un système préexistant à ses éléments et s’attache à décrire ceux-ci par leurs oppositions, leurs différences. 7. — Structuralisme, structuraliste : a) Sert à qualifier toute orientation, dans la méthodologie des sciences (en part, humaines), qui utilise la méthode structurale ou s’intéresse part, aux structures (aux sens 3, 4 ou 5). b) Courant philosophique contemporain accordant la réalité aux structures (en gén. au sens 5), posant que celles-ci déterminent la réalité empirique et affirmant que leur connaissance suffit à la connaissance de tout ce qui existe ; en conséquence de quoi, le structuralisme refuse le rôle primordial accordé au sujet, notamment par la phénoménologie de l’existentialisme (au sens 7) dans la théorie de la connaissance ou de l’action. 8. — Superstructure : pour Marx, et les partisans du matérialisme historique, tout ce qui, étant déterminé par la base écon. de la société, ne lui appartient pas directement : « L’ensemble des rapports de production constitue la structure économique de la société, la base réelle sur quoi s’élève une superstructure juridique et politique, et à laquelle correspondent des formes de conscience sociale déterminées » (Marx).

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