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STOICISME

[caption id="attachment_1394" align="alignleft" width="99"] Épicure[/caption]

Épictète est que toute existence se partage entre les choses qui ne dépendent pas de nous et les choses qui dépendent de nous. En ce qui concerne ce qui ne dépend pas de nous, il faut accepter et supporter, puisque rien n'y peut changer quoi que ce soit : «Yeux ce qui arrive comme cela arrive, et tu couleras une vie heureuse ». En ce qui concerne ce qui dépend de nous, notamment la maîtrise des passions qui troublent l'âme (et peuvent en quelque sorte désordonner notre « nature » intérieure), tout est question de raison et de volonté : il faut apprendre à se détacher des désirs ou des douleurs (qui justement nous rendraient dépendants de ce qui ne dépend pas de nous), à placer le bonheur dans la vertu, et finalement, à être profondément en accord avec la Nature, dont l'ordre suprême aboutit en dernier ressort à l'harmonie. D'où la devise stoïcienne : "supporte et abstiens-toi". Il ne faut pas oublier que la morale stoïcienne, qui suppose des attitudes héroïques en face du malheur, est d'abord une morale du bonheur, fondée sur la sagesse.
Sens général : attitude de courage devant le mal et les malheurs, voire même d'impassibilité dans la douleur. Vigny l'exalte dans son poème « La Mort du Loup ». Cette attitude peut naturellement être adoptée par des personnes qui ne connaissent rien du stoïcisme comme philosophie. Dans cette épreuve, il s'est conduit avec un admirable stoïcisme. Au cours de sa longue maladie, il s'est montré constamment stoïque.


N.B. L'adjectif stoïcien peut renvoyer aux deux sens du mot. Pour la clarté de l'expression, il nous paraît préférable de dire :
— «stoïcien» pour ce qui renvoie à la philosophie ou à la morale développée par le stoïcisme et ses défenseurs ;
— « stoïque » pour ce qui renvoie aux attitudes ou aux êtres qui ont un comportement digne de la morale stoïcienne en face du malheur, de la maladie ou de la mort.




[…] ÉPICURISME. n. m. 1° Doctrine du philosophe grec Épicure (341-270 av. J.-C.), selon laquelle, pour être heureux, il faut fuir la douleur et rechercher le plaisir. L’idée profonde d’Épicure est que l’âme ne survit pas à la mort ; l’homme ne doit donc rien craindre ni espérer des dieux (qui sont peut-être une invention humaine). Ces points bien établis, il faut vivre en épargnant au corps la souffrance et à l’âme l’angoisse. Mais cette recherche du bonheur terrestre, du plaisir quotidien (illustrée par la fameuse formule du poète latin Horace : “Carpe diem“, «cueille le jour présent »), ne conduit pas à la débauche ou à la poursuite effrénée des plaisirs matériels. Elle implique à la fois la connaissance et la maîtrise de soi, de sa nature corporelle ; elle suppose également l’amour des plaisirs de l’esprit, plus profonds, partagés entre amis. Elle peut conduire l’homme sage à une vie ascétique, qui débouche sur l’ataraxie.2° Par extension, philosophie de la vie ou façon de vivre qui se propose avant tout de jouir de toutes les choses de l’existence, le plus tôt possible, et notamment des plus matérielles. C’est dans ce sens que l’adjectif Épicurien désigne l’homme amateur de bonne chère, de bons vins et de douces compagnes. Le terme est souvent péjoratif dans la bouche des moralistes puritains. C’est ainsi que Sganarelle traite son maître Don Juan de «pourceau d’Épicure ». Il faut donc bien comprendre ce sens, mais en se souvenant qu’il est une trahison de la pensée première d’Épicure qui disait : «Mon corps est saturé de plaisir quand j ‘ai du pain et de l’eau. » Voir : Ascétisme, Stoïcisme. […]



[…] ni désir entretenant un manque. Dans la philosophie grecque antique et notamment chez les stoïciens et les épicuriens, l’ataraxie conduit au bonheur, conçu négativement (c’est une « […]



STOÏCISME

La doctrine stoïcienne qui retient du cynisme l’idée que le bonheur réside dans l’indépendance à l’égard de toute circonstance extérieure, est une création collective. L’ancien stoïcisme prend naissance avec Zénon de Citium (335-264 av. J.-C.), Chypriote venu à Athènes, où après avoir été l’élève d’un philosophe cynique, il donne son enseignement sous un portique, d’où le nom de stoïcisme ou Philosophie du Portique. Puis se succèdent Cléanthe (331-232 av. J.-C.) qui écrit un Hymne à Zeus et surtout son élève Chrysippe (280-204 av. J.-C.) qui systématise la doctrine et que l’on considère comme le second fondateur du stoïcisme. Les plus grands stoïciens des deux premiers siècles de l’ère chrétienne (nouveau stoïcisme), avec Sénèque, Epictète et l’empereur Marc Aurèle, furent des latins qui développèrent surtout une sagesse fondée sur l’effort et sur la valeur morale de l’intention. ♦ Selon la canonique ou logique stoïcienne toute connaissance vient des sens ; mais l’esprit actif va élaborer les premières données : accordant son assentiment à la sensation, il saisit l’existence de l’objet, puis, avec la représentation compréhensive, il forme des idées générales avant d’aboutir à la science qui est un savoir systématique. ♦ La physique, ou philosophie de la nature, se caractérise par un panthéisme naturaliste : le monde et Dieu sont les deux aspects d’une même réalité. L’univers matériel est mis sous l’autorité d’une raison immanente (Dieu) et il est animé d’une vie universelle qui obéit à un destin providentiel auquel l’homme - parcelle de cet immense organisme - doit se soumettre. ♦ Le sage stoïcien, vivant en harmonie avec la raison, c’est-à-dire avec la nature, trouvera la paix de l’âme (ataraxie) en éloignant de lui tout ce qui pourrait le troubler, essentiellement les passions, considérées comme des mouvements antinaturels, des maladies de l’âme. La vertu - qui repose précisément sur l’absence de passion ou apathie -implique une commune maîtrise de la volonté et du jugement pour accepter le destin en se montrant détaché à l’égard des choses et des hommes, ainsi que l’affirment avec force les stoïciens romains. La sagesse stoïcienne eut une influence immense à travers les siècles : les thèmes issus du stoïcisme ont inspiré, outre de grands écrivains - Montaigne, Corneille, A. de Vigny, Maeterlinck - des philosophes, parmi lesquels Descartes et Kant. Notons enfin que la morale stoïcienne a eu un écho considérable sur l’éthique chrétienne en infléchissant parfois celle-ci dans le sens de la sévérité, notamment en matière de sexualité.

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