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STATISTIQUE

STATISTIQUE. n.f. et adj. (lat. status «attitude», «état», «État»). ♦ 1° Substantif. a) Dénombrement, évaluation numérique, établissement de pourcentages estimatifs ; b) Méthode d'investigation scientifique ayant pour objet les dénombrements, et permettant de mettre en évidence des corrélations. Méthode privilégiée d'observation des faits sociologiques ; c) Branche des mathématiques appliquées, s'appuyant sur la théorie des probabilités, et permettant la prévision à partir de l'étude d'une série de faits de société (décès, naissances, mariages, divorces, candidatures aux examens de différents niveaux, demandes des consommateurs, accidents divers, incendies). Les services de prévision des différents ministères, les calculs des compagnies d'assurance s'appuient sur la statistique. ♦ 2° Adjectif. Qui relève de la statistique (mesures, données statistiques). — Les expressions déterminisme statistique ou régularité statistique, couramment employées, ont été critiquées comme obscures. Il semble qu'elles signifient essentiellement que ce déterminisme et cette régularité portent sur des ensembles, qu'une prévision est possible sur les grands nombres, mais pas sur un cas particulier. Par exemple, on peut estimer à peu de choses près le nombre de décès en France au cours d'une année, mais on ne peut pas prévoir la mort de telle ou telle personne.

statistique, méthode d’étude des ensembles numériques et de leurs relations. Depuis la plus haute antiquité, on recueille et coordonne des renseignements numériques sur différents sujets (recensement des personnes, des récoltes...), mais, jusqu’au XVIIe siècle, cette étude resta purement descriptive (dénombrement). Ce furent les mathématiciens suisse J. Bernoulli (1654-1705) et français P. S. de Laplace (1749-1827) qui introduisirent le calcul des probabilités dans les statistiques et tirèrent des lois et des prévisions en se fondant sur la régularité approximative de certains phénomènes. Depuis, le champ d’application de cette nouvelle science ne cesse de s’étendre : les économistes, les sociologues, les physiciens, les militaires (balistique), les industriels (contrôle de fabrication), les agriculteurs (relations entre les récoltes et les conditions météorologiques), les psychologues y font appel. Elle constitue l’un des fondements les plus solides de la psychologie appliquée (tests, sondages). La démarche statistique comprend trois moments principaux : la collecte et la présentation des observations ; leur réduction et leur analyse ; l’interprétation. Dans une première phase, le statisticien dépouille méthodiquement les renseignements recueillis afin d’en extraire des résultats numériques, qu’il groupe dans un tableau. Ensuite, il procède à la réduction des informations en substituant à la totalité des données un petit nombre de résultats chiffrés, tirés de l’ensemble ordonné, à partir desquels s’exercera sa réflexion (analyse des résultats, élaboration d’une hypothèse, vérification). Enfin, il fournit sa conclusion (qui tient compte de la marge d’incertitude calculée mathématiquement) tout en restant très prudent dans ses généralisations, car il sait que, souvent, dans la phase initiale de collecte de renseignements, des erreurs s’introduisent, susceptibles de fausser absolument tous les calculs.




STATISTIQUE A| (n. f.) 1. — Etym. : « Recueil des faits auxquels donne lieu l'agglomération des hommes en société pol. » (Cournot). 2. — « Science qui a pour objet de recueillir et de coordonner des faits nombreux dans chaque espèce, de manière à obtenir des rapports numériques, sensiblement indépendants des anomalies du hasard, et qui dénotent l'existence de causes régulières dont l'action s’est combinée avec celle des causes fortuites » (Cournot) ; «L’instrument math, de la statistique est le calcul des probabilités » (M. Born). 3. — Au sens concret, dénombrement ou évaluation numérique concernant une certaine catégorie d’objets ou de faits : une statistique concernant les importations. B | (adj.) 4. — Qui concerne la statistique. 5. — Qui n’est valable que pour une grande population, et non nécessairement pour tous les individus qui la composent ; qui ne prend en considération que les résultats globaux auxquels concourent une multitude de faits élémentaires ; un phénomène, une régularité, un déterminisme statistique : « Les phénomènes que nous observons directement sont toujours des phénomènes statistiques, dont les apparences résultent d’un nombre immense de phénomènes atomiques élémentaires » (de Broglie). 6. — Inférence statistique : ensemble des méthodes qui permettent de passer de la distribution statistique d’échantillons, à la probabilité math, des événements correspondants.

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