Stamboliyski, Alexandre (Slavonitza 1878-Pozordjik 1923); homme politique bulgare.

Stamboliyski, Alexandre (Slavonitza 1878-Pozordjik 1923); homme politique bulgare. Fils d'un paysan pauvre, S. réussit à étudier l'agronomie en Suisse. Rentré en Bulgarie, il adhère au parti paysan fondé en 1899, à l'origine dans un but purement économique et qui, représentant les intérêts des deux tiers de la population de ce pays de paysans qu'est la Bulgarie, acquiert rapidement à partir de 1908 une importance politique sous la direction de S. En 1915, il s'oppose vio- lemment avec les communistes à l'entrée en guerre de la Bulgarie du côté des puissances d'Europe centrale et est incarcéré, cependant au moment de la défaite (1918), il se sépare aussitôt des communistes pour mettre en oeuvre son propre programme de parti et, après la victoire électorale du parti paysan en 1919, forme le gouvernement. A la vague de grèves communistes, qu'il brise avec l'aide des Alliés, il oppose l'institution d'un service du travail universel qui remplacerait le service militaire, partage la grande propriété foncière, peu étendue en Bulgarie, et restreint la liberté de la presse et des partis. A la place des partis politiques, il préconise une forme d'Etat corporatiste avec des organisations professionnelles chargées d'assurer la représentation à l'Assemblée nationale. Favorable à l'Entente en politique étrangère, il signe le traité de Neuilly (1919), obtient en 1920 l'entrée de la Bulgarie à la SDN, qui est le premier Etat vaincu à y être admis et, à l'opposé de la politique étrangère traditionnelle de la Bulgarie, parvient à se rapprocher de la Yougoslavie afin d'établir un lien étroit entre son Etat paysan et les Etats voisins agraires et de former une « Internationale verte ». Ceci provoque une vive opposition de l'IMRO (organisation révolutionnaire intérieure de Macédoine) qui exige une intervention énergique contre la politique yougoslave de dénationalisation en Macédoine ; par ailleurs la bourgeoisie et les milieux d'officiers sont également poussés à l'opposition par la radicalisation continue du régime. Après avoir réussi à réprimer un premier soulèvement, S. est renversé le 9 juin 1923 par un coup d'Etat soutenu par l'IMRO et dirigé par le futur Premier ministre, Carkov, et le colonel Velcev ; il est fusillé quelques jours plus tard. Ses idées politiques survécurent de manière latente dans la masse paysanne. Quelques caractéristiques et quelques idées comme le service du travail ou l'État corporatiste ont été reprises par presque toutes les dictatures de parti des autres pays.