Databac

SPONDE Jean de

SPONDE Jean de 1557-1595
Humaniste de mérite (il traduisit Homère en latin), ce béarnais huguenot de Mauléon fut maître des requêtes d’Henri de Navarre et lieutenant général de la sénéchaussée de La Rochelle avant de publier la Déclaration des Principaux Motifs qui l’ont poussé à se convertir au Catholicisme (1593) — cette conversion ne l’empêcha d’ailleurs pas de perdre la faveur d’Henri, désormais IV et roi de France. Dès lors, retiré dans les montagnes, il se consacra à réfuter les thèses réformées avant de mourir dans la misère. Redécouverte il y a une cinquantaine d’années, son œuvre poétique était restée totalement méconnue. Elle comprend des Amours, et des Stances, notamment des Stances de la Mort, qui sont parmi les chefs-d’œuvre de la poésie d’inspiration religieuse. Il faut noter que plus récemment encore ont été exhumées ses Méditations (en prose) sur quatre psaumes, elles aussi d’une très grande beauté.
SPONDE Jean de. Poète français. Né à Mauléon (Basses-Pyrénées) en 1557, d’une famille d’origine espagnole convertie au protestantisme; mort a Bordeaux le 18 mars 1595. Son éducation fut confiée à Jeanne d’Albret, dont son père était secrétaire (il devait être assassiné plus tard par les Ligueurs). Serviteur fidèle d’Henri 1V, Sponde se convertit au catholicisme en même temps que le prince, au scandale d’Aubigné. Nommé en 1592 lieutenant général de la sénéchaussée de La Rochelle, il ne put se maintenir longtemps dans ce poste, aux prises avec l’animosité de la population locale, qui le considérait comme un renégat. C’est d’Aubigné que Sponde se rapproche le plus au point de vue littéraire; humaniste comme lui, éditeur et traducteur en latin d’Homère , d’Hésiode (1592), de la Logique d'Aristote (1591), et surtout comme lui âme tourmentée, dévorée par la double passion de l’amour et de la religion. Ce poète — le meilleur représentant en France de l’époque baroque — qui semble avoir mené une vie orageuse et dissipée, nous le voyons dans ses Sonnets, tour à tour, et avec la même émotion vraie, galant, enchanté par le corps de la femme, par les séductions du monde et obsédé par la mort. De là, dans sa forme, cet usage constant de l’antithèse, qui n’est nullement un procédé de style, mais traduit parfaitement les hésitations, les retours de son âme hypersensible qui ne peut goûter aucune jouissance sans songer a sa fragilité, et sans la transfigurer en sa réalité négative, le péché. A partir du XVIIe siècle, le poète tomba dans un oubli total jusqu’à sa découverte, de nos jours, par un érudit anglais, Alan Boase, puis par Thierry Maulnier et Marcel Arland.