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Spiritualisme - Spleen - Stéréotype - Stoïcisme - Strophe - Structuralisme - Sturm und Drang - Style - Style direct - Stylistique - Surréalisme

Spiritualisme 1. Système philosophique selon lequel l’univers est constitué de deux réalités de nature radicalement différente, la matière et l’Esprit. Cette dualité se retrouve dans la structure de l’être humain qui, pour le spiritualiste résulte de l’association d’un corps (matière) et d’une âme (Esprit). 2. Système philosophique pour lequel il n’existe dans l’univers qu’une seule réalité, l’Esprit. Dans l’emploi 2, plus rare, nous sommes, comme pour le matérialisme, en présence d’un « monisme » (une seule réalité). Dans le cas 1, nous sommes au contraire, en présence d’un « dualisme ».

Spleen Forme de mélancolie, mélange de tristesse et d’angoisse. Le mot, venu d’Angleterre, doit surtout à Baudelaire d’être passé dans la langue. Il sert de titre à plusieurs poèmes des Fleurs du mal.

Stéréotype Vision d’une réalité simpliste et conventionnelle. L’étranger, par exemple, est toujours perçu au travers de stéréotypes qui font fi des nuances. L’Allemand est imaginé comme consciencieux et mangeur de porc, le Nègre comme bon enfant et doué pour la danse. Pour les Anglais, les Français sont des mangeurs de grenouilles portés sur la bagatelle.


Stoïcisme 1. Philosophie Doctrine philosophique d’un groupe de penseurs grecs (iv - iiie siècle av. J.-C.) qui aura des prolongements dans l’Empire romain jusqu’à l’ère chrétienne. Le fondateur de l’école stoïcienne est le philosophe grec Zénon. Ses représentants les plus célèbres sont Sénèque, Épictète et Marc Aurèle qui vécurent tous trois à Rome au début de l’ère chrétienne (Ier-IIe siècle). Pour les stoïciens (on dit aussi les « stoïques ») le bonheur suprême tient dans l’effort pour accéder à la vertu. Tout le reste est indifférent au sage, le plaisir comme la douleur, la maladie comme la santé, la richesse comme la pauvreté. Il faut éviter de céder aux passions. La devise d’Épictète était : « Supporte et abstiens-toi ». 2. Attitude courageuse et ferme dans le malheur. On cite souvent, à ce propos, le poème de Vigny intitulé « La mort du loup » dans lequel on voit un loup cerné par les chasseurs mourir « sans jeter un cri ».


Strophe Groupe de vers organisés de la même façon qui se retrouve à plusieurs reprises dans le cours d’un poème. On distingue, en fonction du nombre de vers, le distique (deux vers), le tercet (trois vers), le quatrain (quatre), le quintil (cinq), le sizain, le septain, le huitain, le neuvain, le dizain. Par souci de précision, vous ne devez pas hésiter à parler de « quatrain », de « tercet » quand vous commentez un texte.

Structuralisme Système d’explication qui, sur le modèle de la linguistique, tend à envisager les réalités comme des systèmes et à privilégier l’étude des réseaux d’inter-relations entre les constituants du système. Ferdinand de Saussure, qui, le premier, insista sur la nécessité d’étudier la langue comme un système, est à l’origine du structuralisme. Claude Lévi-Strauss, qui porta son attention sur les relations de parenté et les mythes, en est le représentant actuel le plus connu.

Sturm und Drang Nom donné après coup au préromantisme allemand (fin du xviiie siècle). L’expression vient de Sturm und Drang, titre d’une pièce de Klinger (1752-1831) où s’exprime avec violence la soif de liberté des nouvelles générations. Ce titre a été traduit par « Orage et lutte » ou « Assaut et lutte ».

STURM UND DRANG - Mouvement littéraire qui se développa en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle et qui constitue l’une des sources essentielles du romantisme. ÉTYM. : l’expression est allemande. Elle signifie « orage » et « impulsion », « désir » ; « Drang » se rattache, en effet, à dringen - « pousser » et Sturm désigne « la tempête ». Elle fut introduite en 1776 par le dramaturge Friedrich Maximilian von Klinger dans le titre de sa pièce : Der Wirrwarr, oder Sturm und Drang (Der Wirrwarr - « le tohu-bohu »). Le mouvement Sturm und Drang se caractérise par son refus violent de l’esthétique classique et de la philosophie des Lumières. Il exalte l’irrationnel et le nationalisme et entend contribuer, de manière révolutionnaire, à la naissance d’une littérature nouvelle. Il exerça une influence considérable sur Goethe et Herder, notamment.



Style Mode d’être ou mode d’expression propre à un individu ou à une époque. Il y a un lien étroit entre le mode d’être et le mode d’expression, comme l’exprime bien la célèbre formule de Buffon : « Le style est l’homme même. » Sur le plan littéraire le style résulte de la mise en oeuvre des possibilités offertes par la langue de façon à ce qu’elles convergent vers la production d’un effet donné sur le lecteur.

Style direct Grammaire L’expression « style direct » se rapporte à un énoncé reproduit tel qu’il a été formulé, tel que pourrait le restituer un appareil enregistreur. En style direct, l’énoncé peut provenir du locuteur lui-même ou être rapporté par un tiers. (Il répondit : « Je compte venir très prochainement. ») En style indirect, l’énoncé est plus ou moins transposé et, sur le plan grammatical, il se présente comme un complément ou une subordonnée. (Il répondit en annonçant son arrivée imminente ; Il répondit qu’il viendrait très prochainement.) En style indirect libre, les propos sont légèrement transposés, mais ils ne sont pas subordonnés du point de vue grammatical et ils peuvent être prononcés sur le même ton qu’en style direct. (Il était dans de bonnes dispositions. Il viendrait, disait-il, très prochainement.)

Stylistique Étude des procédés de style. La stylistique peut s’intéresser à la langue en général ou se limiter à la littérature (stylistique littéraire), mais le mot « stylistique » sans épithète est souvent usité pour parler de la stylistique littéraire.

Sublimation Processus par lequel nos pulsions, notamment la pulsion sexuelle, sont dérivées en une activité acceptable pour la société. Pour Freud, la sublimation est un phénomène fondamental indispensable à l’élaboration de la civilisation. Sujet 1. Politique Celui qui est sous l’autorité d’un monarque absolu par opposition au « citoyen » qui, lui, participe au pouvoir par le biais des élections. 2. Philosophie L’individu envisagé en tant que centre de conscience et de volonté. (Dans l’introspection, le sujet est à la fois observateur et objet de l’observation.)

Superstition 1. À l’origine, culte des « faux dieux ». 2. Croyance en l’action de puissances surnaturelles, magiques, qui détermine des comportements irrationnels. Sur-moi Psychanalyse Composante du psychisme forgée sous l’influence des parents et de l’entourage durant l’enfance, qui, sans que le sujet en soit conscient, exerce un contrôle sur ses pulsions. Le sur-moi — ou « surmoi » — correspond à une intériorisation des interdictions auxquelles s’est heurté l’enfant. Surnaturel Domaine à l’écart des grandes lois de la nature et qui échappe donc à une explication rationnelle. Le surnaturel englobe tout ce qui relève du divin et de la magie.

Surréalisme Mouvement littéraire et artistique de la première moitié du vingtième siècle qui se caractérise par une révolte contre l’ordre établi et la mise en œuvre esthétique des puissances du rêve. Le surréalisme naît dans le prolongement du mouvement «dada». On situe son point de départ en 1919 (parution des Champs magnétiques de Breton et Soupault). Il se prolonge de différentes manières dans la sensibilité contemporaine. Ce mouvement était structuré. Il avait un chef (André Breton), des lieux de réunion, des revues, s’exprimait dans des manifestes (1924 et 1930). Breton excluait ceux qui s’écartaient trop de la ligne. Dans le souci de libérer le créateur de toute autocensure et d’atteindre les couches- profondes de l’esprit, les surréalistes prôneront l’« écriture automatique » (écriture sans contrôle sous la dictée de l’inconscient), mais cette technique sera assez vite abandonnée. Il en restera quand même une grande liberté d’écriture, une prédilection pour l’étrange, l’insolite et tout ce qui rappelle les puissances du rêve.

Suspense 1. Dans une œuvre de fiction, effet produit par une situation dont on se demande avec anxiété quelle en sera l’issue. 2. Par allusion, même type d’effet lié à une situation réelle. Ne pas confondre ce terme (prononcé « suspeinss ») avec le mot « suspens » (prononcé « suspan ») qui signifie « en attente » (une affaire en suspens). Syllogisme Raisonnement en trois temps comportant deux « prémisses » et une « conclusion ». — Prémisse majeure : tous les hommes sont mortels. — Prémisse mineure : Socrate est un homme. — Conclusion : Socrate est mortel. En trichant un peu, Ionesco se moque de ce type de raisonnement, faisant dire à l’un de ses personnages : « Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat. »

Symbole 1. Représentation par quelque chose de concret de notions abstraites. La balance est le symbole de la justice, la colombe le symbole de la paix. Pour Musset, le pélican est le symbole du poète (cet oiseau semble donner ses entrailles à manger à ses petits, d’où allusion au poète qui donne son cœur en pâture au public). 2. Ce qui, à la suite d’une convention, représente quelque chose. Ainsi, en chimie, H est le symbole de l’élément hydrogène.

STURM UND DRANG (Tempête et Élan, titre d'une tragédie de F. M. von Klinger). Nom donné au mouvement préromantique allemand (1770-1790) qui se constitua par réaction contre le rationalisme du siècle des Lumières (Aufklarung) et les règles du classicisme. Hostiles à toute contrainte sociale, patriotes voire nationalistes, les poètes du mouvement comptèrent parmi eux le jeune Goethe et Schiller. Voir Romantisme.

Sturm und Drang. Courant littéraire allemand qui naît dans les années 1770 et qui annonce le romantisme. Le terme de Sturm und Drang, qui signifie « orage et passion », est le titre d’un drame de Klinger qui, très célèbre en son temps, donna son nom à toute la période. Les écrivains du Sturm und Drang affirment des idéaux de liberté dans une Allemagne morcelée au niveau politique (puisqu’elle ne fera son unité qu’au xixe siècle), divisée sur le plan religieux. Voulant se libérer du classicisme français et du cartésianisme qu’il véhicule, ils cherchent à explorer toutes les forces irrationnelles, aussi se font-ils les chantres de la passion. Le drame en prose, où ils portent constamment à la scène de grandes passions, est leur genre de prédilection. Les drames les plus célèbres sont ceux de Klinger, du jeune Goethe, de Schiller (son premier drame, Les Brigands, date de 1781), Lenz, Wagner.
Ces écrivains éprouvent une véritable fascination pour la poésie populaire. Le Recueil de chants primitifs de tous les pays publié par Herder (1744-1803) a exercé une influence considérable sur tous les poètes lyriques allemands qui y puiseront thèmes et procédés. Comme Rousseau, ces écrivains fustigent la civilisation qui contraint l’homme et souhaitent un retour à l’état de nature. Leur révolte se teinte d’un certain nationalisme. Ils désirent revaloriser la langue allemande et prônent une littérature nationale. ► Classicisme, drame romantique, romantisme