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SPINOZA : SATISFAIRE SES DÉSIRS

SPINOZA : SATISFAIRE SES DÉSIRS

A la morale d'inspiration stoïcienne, dont Descartes prolonge la tradition, s'oppose, en un sens, la sagesse de Spinoza : celle-ci associe la perfection de notre être non à quelque renoncement ou dépréciation de la vie, mais au contraire aux plaisirs que font naître les satisfactions joyeuses de nos désirs.

« Et ce n’est certes qu'une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir. Car, en quoi convient-il mieux d'apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? Tels sont mon argument et ma conviction. Aucune divinité, ni personne d'autre que l'envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte, etc., qui sont signes d'une âme impuissante. Au contraire, plus nous sommes affectés d'une plus grande joie, plus nous passons à une perfection plus grande, c'est-à-dire qu'il est d’autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine. C'est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu’il se peut (non certes jusqu'au dégoût, car ce n’est plus y prendre plaisir) est d'un homme sage. C'est d'un homme sage, dis-je, de se réconforter et de réparer ses forces grâce à une nourriture et des boissons agréables prises avec modération, et aussi grâce aux parfums, au charme des plantes verdoyantes, de la parure, de la musique, des jeux de gymnase, des spectacles, etc., dont chacun peut user sans faire tort à autrui. Le corps humain, en effet, est composé d'un très grand nombre départies dénature différente, qui ont continuellement besoin d’une alimentation nouvelle et variée, afin que le corps, dans sa totalité, soit également apte à tout ce qui peut suivre de sa nature [...]. C'est pourquoi cette ordonnance de la vie est parfaitement d’accord et avec nos principes et avec la pratique commune. » Spinoza (Nice, A, 85)

ordre des idées

1) Critique des morales qui condamnent le plaisir. Argument : il est certainement aussi important de remplacer la tristesse par le plaisir que d'apaiser ses besoins vitaux (les désirs ne sont donc pas mauvais, ils doivent être satisfaits).

2) Analyse de la sagesse authentique : — ce quelle n'est pas : l'impuissance de l'âme, que traduit sa souffrance. — ce qu'elle est : une puissance joyeuse de l'âme, qui participe alors de la perfection divine.

3) Conduites qu'implique la vraie sagesse : prendre plaisir par l'usage des choses qui en procurent. — Exemples de divers plaisirs sensibles et bons. — Justification de la diversité des exemples choisis : à chaque partie du corps correspondent des besoins et des plaisirs qui leur sont adaptés.

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