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Spinoza: la crainte et l'espérance

« Celui-là tient un autre en son pouvoir, qui le tient enchaîné, ou à qui il a pris toutes ses armes, tout moyen de se défendre et d’échapper, ou à qui il a su inspirer de la crainte, ou qu’il s’est attaché par des bienfaits, de telle sorte que cet autre veuille lui complaire plus qu’à soi-même, et vivre selon le désir de son maître plutôt que suivant son propre désir. Mais le premier et le deuxième moyen de tenir un homme en son pouvoir ne concernent que le corps et non l’âme, tandis que par le troisième moyen, ou le quatrième, on s’empare et du corps et de l’âme, mais on ne les tient qu’aussi longtemps que durent la crainte et l’espérance; si ces sentiments viennent à disparaître, celui dont on était le maître redevient son propre maître. »

SPINOZA

DIRECTIONS DE RECHERCHE

• En quoi peut-on soutenir que « le premier et le deuxième moyen de tenir un homme en son pouvoir ne concernent que le corps et non l’âme »? — En particulier qu’est-ce qui différencie le deuxième moyen et le troisième? Que pensez-vous de cette distinction? ' • Que peut-signifier exactement désir ici? • Est-il important de remarquer que Spinoza ne dit pas libre mais « son propre maître »? • Vivre selon son propre désir signifie-t-il nécessairement vivre libre ? • Pouvez-vous indiquer précisément ce que veut faire apparaître ici Spinoza? • Que pensez-vous de son argumentation ? Sur quelle dichotomie implicite repose-t-elle? Celle-ci est-elle incontestable (et incontestée?)

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