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Spinoza et la fin ultime de l'Etat

« La fin dernière de l’État n’est pas la domination; ce n’est pas pour tenir l’homme par la crainte et faire qu’il appartienne à un autre que l’État est institué; au contraire c’est pour libérer l’individu de la crainte, pour qu’il vive autant que possible en sécurité, c’est-à-dire conserve, aussi bien qu’il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d’exister et d’agir. Non, je le répète, la fin de l’État n’est pas de faire passer les hommes de la condition d’êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d’automates, mais, au contraire, il est institué pour que leur âme et leur corps s’acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu’eux-mêmes usent d’une Raison libre, pour qu’ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu’ils se supportent sans malveillance les uns les autres. La fin de l’État est donc en réalité la liberté. » SPINOZA DIRECTIONS DE RECHERCHE • Peut-on déterminer à partir du texte par quoi se caractérise la domination pour Spinoza? • Peut-on déterminer à partir du texte par quoi se caractérise la liberté pour Spinoza? • Remarquez les appositions : — crainte — sûreté — appartenir à un autre — pour que leur âme et leur corps s’acquittent... de toutes leurs fonctions — bêtes brutes ou automates — êtres raisonnables — usent d’une Raison libre. • Que signifient exactement : « La fin de l’État est donc en réalité la liberté » ? « La fin dernière de l’État n’est pas la domination » ? Cela implique-t-il que tel ou tel État, à tel ou tel moment de son développement, n’est pas en réalité instrument de domination ? • Que pensez-vous de l’argumentation et de la thèse de Spinoza ? — Comparez, par exemple, avec les thèses de Hegel et' de Marx.

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