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SOUPAULT Philippe 1897-1990

SOUPAULT Philippe 1897-1990
Poète, né à Chaville. Révolutionnaire-né, et « casseur d'assiettes » prodige, à dix-neuf ans il a déjà bousculé un Apollinaire (à cette date, fort épaissi), débordé le dadaïsme de Tzara, et lancé son premier brûlot poétique, qu'il intitule par dérision Aquarium (1917). Dès lors il va exciter au combat Breton et Aragon, fonder avec eux en 1919 la revue Littérature (titre paradoxal, ici encore, puisque Soupault lui-même a proclamé que la littérature existe, mais dans le cœur des imbéciles), inventer le style des graffiti de mai 1968 (J’écris ce manifeste parce que je n’ai lien à dire), inaugurer l'« écriture automatique » aux côtés de Breton, dans Les Champs magnétiques (1920), que suit, la même année, La Rose des vents (sans Breton, cette fois), et, en 1922, West we go.
Depuis cette date, il abandonne la lutte, sur ce plan du moins; se lance dans une série de voyages (vers l'Ouest en effet, comme le laissait entendre son dernier livre; puis vers l'Est) et, aussi, de « grands reportages». Il commence une carrière de romancier (Le Bon Apôtre, 1923; Le Nègre, 1927, etc.). Bientôt, il va rompre avec le surréalisme et orienter vers de tout autres thèmes sa production poétique : Il y a un autre océan (1936), Ode à Londres bombardée (1944), Chansons (1949), etc. Biographe enthousiaste d'Apollinaire, de Baudelaire, d'Eugène Labiche (livre étonnant, d'ailleurs), de William Blake, de Lautréamont, et de Philippe Soupault (Mémoires de l’oubli, 1914-1980), il fut de plus un infatigable intercesseur, auprès du public radiophonique, en faveur de la jeune poésie, et mourut à quatre-vingt-quatorze ans.



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