sotie
sotie
Au Moyen Âge, pièce satirique dans laquelle les « sots » (les fous) font le procès des mœurs et des pouvoirs établis.
Commentaire Farce allégorique, la sotie est à la fois un délassement et un exutoire pour le peuple, qui délègue sa parole aux « sots » pour dire, sur un mode délirant, ses frustrations, ses espoirs et ses désirs. Elle traduit le rôle particulier attribué au fou dans la société du Moyen Âge : personnage bouffon, le fou est autorisé, du fait même de sa folie, à parler librement. À la cour, le fou du roi est une sorte d'oracle dont la parole, visionnaire, irrespectueuse et subversive, a une aura sacrée. Le genre de la sotie existe toujours, illustré entre autres par les Caves du Vatican d'André Gide.
Citation Le théâtre comique du Moyen Age survivra jusqu’à nous en ses métamorphoses : la moralité se muera en comédie de caractère ; la sotie en comédie politique et sociale, la farce nourrira Molière, le monologue ricochera, dans les noces et banquets, jusqu'au temps des tourlourous en pantalons rouges. (Paul Guth, Histoire de la littérature française, « Des origines épiques au siècle des Lumières ».)
SOTIE (ou SOTTIE) nom fém. - Farce médiévale de caractère satirique. ÉTYM. : de « sot ». Présentées quelquefois à l’occasion des mystères ou des moralités, les soties étaient l’œuvre des sociétés joyeuses tels, à Paris, Les Enfants sans mercis. Ceux-ci, déguisés en fous, tournaient en dérision les institutions et les grands personnages. —► Dit - Fabliau