SORTIR (étymologie)
SORTIR vient du verbe latin sortiri (tirer au sort) sur le mot sors (génitif : sortis = « sort»). Il a remplacé le vieux mot issir (issue) qui correspondait au latin exire (sortir). Pourquoi la forme sortir a-t-elle été préférée à issir et comment est-on passé, pour le verbe sortir, du sens d'«obtenir par le sort» au sens moderne? On se l'explique mal. L'idée de «partage obtenu par le sort» est peut-être à rapprocher de l'idée de «partir» (le verbe partir a d'abord eu le sens de «partager»). Comme partir (partager) est passé à partir (se séparer, s'en aller), sortir (obtenir en partage du sort) serait passé à sortir (s'en aller). Mots de la famille : sortable, sortir, ressortir, ressort, ressortissant. Le ressort d'un tribunal est le lieu de sa compétence. Un ressortissant est une personne qui appartient à un pays déterminé, qui est du ressort de ce pays. Le mot sort (tiré du latin sors, ancêtre des mots que nous venons d'énumérer) est lui aussi plein d'intérêt. Il désigne le «tirage au sort» et, par extension, il signifie «consultation des dieux». Par le bas latin sorcerius (diseur de sorts), il nous a donné sorcier, puis sorcellerie, ensorceler, ensorcellement, ensorceleur, sortilège (latin sortilegus = «qui dit le sort»). Il est à l'origine du mot sorte («manière, façon», puis : «catégorie ») avec ses dérivés assortir, assortiment, etc.
Liens utiles
- Pourquoi est-il si compliqué de se sortir d'une addiction?
- Nu comme au sortir du ventre de sa mère
- Julien GRACQ, La Littérature à l'estomac, 1950: Nous en sommes à peu près là. La demande harcelante de grands écrivains fait que presque chaque nouveau venu a l'air de sortir d'une forcerie
- Peut-on sortir de l'illusion ?
- Écrire une fable ayant pour morale : « vu la mobilité des choses humaines peut-on concevoir une méthode plus insensée que d'élever un enfant comme n'ayant jamais à sortir de sa chambre ».