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SOREL (Georges).

SOREL (Georges). Né à Cherbourg, dans une famille bourgeoise, ancien élève de l'Ecole polytechnique, Georges Sorel (1847-1922) fut longtemps ingénieur des Ponts-et-Chaussées. Il démissionna en 1892 pour se consacrer à la lutte sociale. Sa pensée est originale et complexe, et il n'a pas été bien compris. Influencé par la théorie du «syndicalisme révolutionnaire» de Pelloutier, par Proudhon, par l'anarchisme et par Marx, il devint le chef de la «Nouvelle École» qui se proclamait marxiste, syndicaliste et révolutionnaire. Auditeur de Bergson au Collège de France, il en retint la supériorité de la mystique sur l'intellectualisme. Il a beaucoup écrit. Son œuvre la plus connue, Réflexions sur la violence (1908), exalte la révolte comme expression de l'énergie humaine, et la grève générale comme mythe mobilisateur. Ses critiques contre la médiocrité de la démocratie lui ont valu la sympathie de l’Action française. On lui a supposé des affinités avec Mussolini à cause de la façon dont il a célébré la volonté. Mais il entend détruire l'État et préconise une organisation spontanée des travailleurs. Ce qui domine chez lui est un anarchisme proudhonien et une violence inspirée de Nietzsche.

Sociologue français. Influencé à la fois par Proudhon, Marx, Nietzsche et William James, il collabora assidûment à deux revues marxistes, L'Ère nouvelle (1893/94) et Le Devenir social (1895/97). Il fut un des premiers intellectuels à prendre position en faveur de Dreyfus, mais s'indigna bientôt de voir les socialistes français, à la suite de Jaurès, s'engager dans la voie du réformisme et de la légalité parlementaire. Sorel se fit le théoricien du syndicalisme révolutionnaire, opposé à la fois à l'État et aux partis : pour lui, l'organisation de l'économie devait être assurée par les ouvriers eux-mêmes, au moyen des syndicats absolument indépendants. De 1906 à 1908, Sorel développa ces vues dans des articles du Mouvement socialiste de Lagardelle, et certains d'entre eux, remaniés, formèrent son livre le plus célèbre, Réflexions sur la violence (1908). Dans les années 1910, Sorel attira l'attention d'extrémistes venus d'un tout autre bord que le sien, les jeunes intellectuels de l'Action française, séduits par son opposition radicale à l'État démocratique. Ainsi l'influence de Sorel s'est-elle exercée à la fois sur la naissance du bolchevisme et sur celle du fascisme.

Sorel, Georges (Cherbourg 1847-Boulogne-sur-Seine 1922) ; sociologue et théoricien révolutionnaire français.

Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées en Algérie et dans le sud de la France, S. démissionne de la fonction publique en 1892 après vingt-deux ans d’activité. Agé de 45 ans, il décide de se consacrer à l’écriture et à la réflexion sur la société contemporaine. Nourri de ses lectures de Proudhon, Marx, Nietzsche et William James, il passe pour un penseur éclectique et versatile. Collaborateur de revues marxistes comme L’Ere nouvelle et Le Devenir social, il épouse immédiatement la cause de Dreyfus et côtoie des intellectuels socialistes comme Jaurès dont il désapprouve cependant le « légalisme parlementaire ». Il devient ainsi l’apôtre du « syndicalisme révolutionnaire » : la pureté du syndicat - libre par rapport aux partis et à l’État - garantit son succès. Puissamment hostile à la démocratie parlementaire, fondée sur « l’énervement moral du prolétariat », il prône un vaste appel à l’énergie du monde ouvrier à travers la grève générale et révolutionnaire. L’idée que le socialisme nécessite une « apologie de la violence » a été caricaturée et récupérée par les extrêmes, et notamment par le premier fascisme. S. qui se définit lui-même comme « un serviteur désintéressé du prolétariat» (1919), hostile à tout engagement dans la carrière politique, se défend également de faire oeuvre de propagandiste. Dans ses articles pour Le Mouvement socialiste (1906-1908) ou dans des oeuvres comme Réflexions sur la violence (1908) ou Matériaux pour une théorie du prolétariat (1919-1921), il présente avant tout aux intellectuels une vision critique et idéale des formes et des moyens d’émancipation de la classe ouvrière.

Bibliographie : G. Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, Paris-Genève, 1981 ; J. Juilliard et S. Sand (dir.), Georges Sorel et son temps, 1985.

SOREL, Georges (Cherbourg, 1847-Bou-logne-sur-Seine, 1922). Sociologue français. Il fut un des théoriciens du syndicalisme révolutionnaire. Polytechnicien, ingénieur, il démissionna et se consacra entièrement à l'étude des problèmes sociaux. Influencé à la fois par Marx et Proudhon mais aussi par Bergson et Nietzsche, il élabora une théorie du syndicalisme révolutionnaire, opposée à la fois à l'État et aux partis. Partisan de la violence prolétarienne au sein de la lutte des classes, et notamment de la grève générale, il écrivit plusieurs ouvrages dont le plus connu est Réflexions sur la violence (1908). Ses idées, paradoxalement, ont influencé les mouvements les plus réactionnaires, comme par exemple le fascisme italien que Sorel a toutefois partiellement condamné. Voir Amiens (Charte d').

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