SOPHISME
- SOPHISME (gr. "sophisma", "habileté", "invention ingénieuse")
Le mot sophisme désigne un raisonnement fallacieux ayant en général pour fin d'égarer et de tromper. À la différence de ce que l'on appelle un paralogisme, qui produit une erreur en raisonnant littéralement « à côté » ("para" en grec) sans le vouloir, le sophisme a donc le plus souvent la duperie pour dessein. Il existe des formes très variées de sophismes, parmi lesquels on trouve ceux qui reposent sur une causalité abusive, une généralisation douteuse ou encore une comparaison sans fondement.
Le propre du sophisme est d'imiter une certaine forme de logique, en donnant au discours l'apparence de rigueur suffisante pour qu'il soit vraisemblable. Voici un exemple de sophisme « médical » dont on constate facilement la faiblesse : « La plupart des gens meurent dans leur lit, donc le lit est la première cause de mortalité. » Ici, les prémisses n'ont aucun rapport avec la conclusion.
Raisonnement qui n'est logiquement valide qu'en apparence et que l'on utilise pour tromper l'adversaire.
- Sophisme Raisonnement faux présentant une apparence de vérité et de rigueur, et formulé dans l'intention de tromper.
- Sophisme Raisonnement faux, présentant une apparence de vérité et de rigueur. Le sophiste énonce ce type de raisonnement apparemment valide mais logiquement incorrect.
- SOPHISME. n. m. Raisonnement d'apparence logique mais qui se révèle faux. L'auteur d'un sophisme est parfois dupe du caractère fallacieux de son argument ; mais le plus souvent, il le développe sciemment, dans le but de convaincre l'auditoire, au risque de tromper le public (d'où la différence avec le paralogisme). On peut naturellement qualifier de «sophisme» un argument trompeur, même si celui qui le reprend ne le fait pas de mauvaise foi. Diderot qualifie ainsi de sophisme de l'éphémère l'argument d'une mouche (éphémère) qui, observant que de mémoire de mouche on n'avait jamais vu mourir un homme, en déduisait que les hommes sont immortels…
[caption id="attachment_1155" align="alignright" width="199"] Platon[/caption] Les sophistes grecs, contemporains de Socrate et de Platon, particulièrement habiles dans la rhétorique et l'art de parler, soutenaient que le vrai et le faux pouvaient être également démontrés. Il ne restait donc plus à certains d'entre eux qu'à « vendre » leur capacité à tous ceux qui voulaient contrer leurs adversaires, ou séduire les foules, dans des buts intéressés. Les véritables philosophes leur reprochaient de faire de la parole un simple instrument d'action sur les hommes, au lieu de la mettre au service de la vérité. - Voir aussi: Sophiste
- sophisme, raisonnement faux, avec l'intention d'induire en erreur (se distingue du paralogisme, où le faux raisonnement n'est pas volontaire). — La sophistique, ou école des sophistes, était, dans l'Antiquité grecque, représentée par Protagoras et Gorgias : elle enseignait l'art de la discussion. Elle désigne, plus particulièrement, aujourd'hui, l'art du raisonnement captieux.
- SOPHISME nom masc. - Raisonnement faux, mais qui a les apparences de la vérité.
ETYM. : du grec sophisma, terme dérivé de sophos = « savant », « sage ».
Les sophistes estimaient que l’on pouvait démontrer une chose et son contraire ; d’où l’importance qu’ils accordaient à l’art de convaincre. Mais la représentation qu’on en a (des spécialistes du raisonnement fallacieux), suite aux critiques de Socrate et de Platon, est caricaturale.
SOPHISME, SOPHISTE Un sophisme est un argument apparemment conforme à la logique, mais qui aboutit à une conclusion inacceptable soit par absurdité, soit par un emploi volontairement faussé des règles de la déduction. Classiquement, on admet que le sophisme se distingue du paralogisme par sa volonté de tromper. Toutefois, il peut également être utilisé dans le but de choquer l’auditeur et donc de le pousser plus avant dans la réflexion. ♦ À l’origine, le nom « sophiste », qui désigne un homme de métier, n’a rien de péjoratif - mais Platon imposera durablement aux sophistes une réputation de charlatans, simples « amis des apparences » et donc peu soucieux de la vérité, ce qui pour lui les distingue des philosophes. Cette distinction correspond à la fondation même du discours philosophique, et continue jusqu’à nos jours à désigner le sophiste comme l’autre du philosophe. Il aura fallu attendre la critique moderne pour constater que l’œuvre des sophistes ne fut pas méprisable, notamment dans le domaine du langage : ils créent l’étymologie et la grammaire, étudient les différents types d’arguments, analysent la nature des preuves, etc. Indépendamment de leurs connaissances dans tel ou tel domaine, les sophistes furent d’abord maîtres dans l’art de bien parler et, comme tels, capables de vendre (cher, semble-t-il) des discours composés - éventuellement en versions contradictoires - sur n’importe quel sujet : ils furent ainsi les initiateurs de la rhétorique. N’hésitant pas à emprunter des arguments ou des exemples aux penseurs antérieurs ou à la mythologie (que Prodicos soupçonna, favorisant la critique religieuse, de n’être que des biographies enjolivées), transformant tout en prétexte à beaux discours, les sophistes développèrent sans doute une attitude critique, non conformiste, qui leur valut la protection des politiciens, mais aussi l’hostilité de la société athénienne et de Socrate (pourtant confondu avec eux !). Parmi les plus célèbres, on retiendra Gorgias (v. 485-380 av. J.-C.), plutôt influencé par Empédocle, et Protagoras d’Abdère (v. 480 - 411 av. J.-C.) qui, s’inspirant d’Héraclite, admet un changement perpétuel et nie la vérité absolue, l’homme seul étant « la mesure de toute chose ».