SOPHISME / SOPHISTE / SOPHISTIQUE
SOPHISME, n.m. (gr. sophisma «tour d'adresse», «invention ingénieuse», «artifice»). ♦ 1° Raisonnement subtil qui tantôt dénonce les certitudes trop vite admises et amène l'esprit à pousser plus loin sa réflexion, tantôt n'a que l’apparence de la rigueur et, en réalité, brouille le vrai et le faux, introduit la confusion dans l'esprit et se met au service de l'intérêt et de la passion. ♦ 2° Logique. Raisonnement formellement correct qui, à force d'être poursuivi, aboutit à des conclusions inacceptables, mais qui, en raison de sa correction formelle, est difficile à réfuter. Par exemple, le sorite du tas : Un tas de blé reste-t-il un tas quand on retire un grain ? Si vous dites oui, par régressions successives vous êtes amené à dire que deux grains de blé ou un seul forment un tas. Ce n'est évidemment pas vrai. Alors, quand y-a-t-il un tas ?
SOPHISTE, n.m. (gr. sophistes «qui excelle dans un art», puis «maître de rhétorique et de philosophie», puis «beau parleur qui enseigne l'erreur»). Dans l'Antiquité grecque, les sophistes étaient des hommes à compétence universelle, particulièrement dans le discours et la démonstration. À partir d'une étude utile sur le pouvoir de la parole, ils en vinrent à soutenir que le vrai et le faux pouvaient également être démontrés et à semer le doute et la confusion dans les esprits, tant et si bien qu'avec adresse ils donnaient le moyen de soutenir des contre-vérités avantageuses. Les sophistes ont eu pour adversaires les grands philosophes Platon et Aristote. À partir du IVe siècle avant notre ère, leur nom a pris un sens nettement défavorable.
SOPHISTIQUE, n.f. ♦ 1° Pratique des principaux sophistes grecs (Protagoras, Gorgias, etc.). ♦ 2° Raisonnement verbal qui ne vise pas la vérité et sème la confusion.