SOMME (étymologie)
SOMME correspond à plusieurs mots. 1. Un mot somme (quantité) vient du latin summa où le groupe mm s'est réduit phonétiquement (pour la voix) à m. Le mot s'est d'ailleurs écrit some en ancien français avant que l'orthographe rétablisse les deux m par souci d'étymologie. Dérivés : sommer, sommation. 2. Un mot somme (bât, charge) vient du latin sagma et même du grec sagma (bât, charge d'un animal) sur la racine Sag- = « charger» (verbe grec sattein = «équiper, armer»). Le mot latin sagma est passé à sauma car le g tendait déjà à l'époque latine à se vocaliser en u. Le son au, noté o, a conduit à soma et, en ancien français, à la forme some où le m conserve son articulation grâce à la voyelle finale sans nasaliser le o. Cette forme se confirme avec le redoublement de m. Une «bête de somme» s'est appelée jusqu'au XVIIe siècle un sommier. Le terme est resté pour désigner une poutre, un bâti de bois ou encore la partie du lit qui supporte le poids du dormeur. La personne qui s'occupe de la bête de somme a porté le nom de sommelier. Le terme s'est appliqué ensuite à un domestique chargé «de l'intendance» et maintenant au spécialiste de la cave. 3. Un autre mot somme (sommeil) vient du bas latin somnus où le groupe mn s'est réduit par assimilation progressive et simplification à m et a régulièrement donné une forme som, encore en usage dans certains parlers régionaux. Le mot somme a reculé devant le mot sommeil pour ne plus désigner qu'un «sommeil réduit». Quant à ce mot sommeil, il avait en latin, sous la forme somniculus, la valeur du diminutif de somnus. On voit que le rapport de sens s'est retourné du latin au français moderne : le diminutif latin est devenu le mot fort en français et inversement. Dérivés de sommeil : sommeiller, sommeillement, ensommeillé. Mots formés sur le radical somnus : somnambule (« qui marche pendant son sommeil»; sur le latin ambulare = «marcher»), somnambulisme, somnifère (« qui apporte le sommeil » ; du latin ferre = «porter»), somnolent, somnoler, somnolence. Songe vient du latin somnium (rêve) ; dérivés : songer, songeur, songerie. Le radical de cette série de mots, de somme (sommeil) à songe, est la racine indo-européenne Sup- qu'on trouve en grec sous la forme hup- : hupnos (sommeil) d'où hypnotiser, et en latin sous la forme sop- : sopor, somnus, etc. ainsi que dans les mots français assommer (étourdir d'un coup qui plonge dans le sommeil), assoupir (latin sopor = «sommeil profond»), assouvir, etc.
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