SOLJENITSYNE Alexandre Issaïevitch
Écrivain russe. Arrêté par la police politique alors qu'il combattait sur le front de Prusse-Orientale pendant la Seconde Guerre mondiale, Soljenitsyne fut condamné, en 1945, à huit ans de travaux forcés et connut bagnes et camps de concentration, puis fut assigné à résidence au Kazakhstan en 1953. Il fut libéré en 1956 à la faveur de la déstalinisation et réhabilité l'année suivante. Ses premiers écrits furent publiés par la revue Novy Mir, mais ses premiers grands romans furent interdits. Après leur publication en Occident en 1968, il reçut le prix Nobel de littérature en 1970, mais ne put recevoir sa distinction à Stockholm. Exclu de l'Union des écrivains soviétiques en 1969, il fut déchu de sa nationalité et expulsé en 1974, alors qu'il s'apprêtait à publier en Occident L'Archipel du Goulag, terrible dénonciation de l'univers concentrationnaire soviétique. En 1989, l'Union des écrivains soviétiques, encouragée par la perestroïka de Gorbatchev, demandait sa réhabilitation totale et s'apprêtait à publier, dans le très officiel Novy Mir, une version non expurgée de L'Archipel du Goulag, déjà connu des Soviétiques par des publications clandestines. Soljenitsyne se réinstalla en Russie en 1994.
Soljénitsyne. Alexandre Issaïevitch (né à Kislovodsk, Caucase, en 1918) ; écrivain russe.
Issu d’un milieu modeste S. étudie la physique et les mathématiques avant de se retrouver sur le front comme officier artilleur. Interné en 1945 pour correspondance subversive, il connaît les camps de détention jusqu’à sa libération en 1956. Enseignant à Riazan, il s’adonne à l’écriture et en 1962 publie Une journée de la vie d’Ivan Denissovitch en pleine libéralisation politique et alors que les écrits dénonçant la terreur stalinienne servent la politique de Khrouchtchev. Mais, à partir de 1963, pour avoir demandé l’abolition de la censure, il est poursuivi pour écrits subversifs et doit publier clandestinement des samizdat, oeuvres circulant sous le manteau. Ainsi, Le Premier Cercle est connu en 1964 et renouvelle la vision du camp de concentration et de la répression des intellectuels. Le Pavillon des cancéreux (1967) y ajoute une description de l’univers hospitalier. Il devient une des grandes figures de la dissidence. Connus en Occident en 1968, ces écrits provoquent son exclusion de l’Union des écrivains en 1969. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1970 mais refuse de se rendre à Stockholm, craignant de ne pouvoir rentrer en URSS. Après la publication en Occident de L’Archipel du Goulag en 1973, il est expulsé d’URSS et déchu de sa citoyenneté (1974). Il gagne la Suisse puis les Etats-Unis. Il poursuit sa dénonciation de l’aberration soviétique, sa valorisation des valeurs traditionnelles de la Russie dans des écrits comme Le Chêne et le Veau, et sa réflexion non dénuée de prophétisme dans son roman historique Août 14 (1971). En 1989, la diffusion de ses oeuvres est autorisée en URSS et, en 1994, il rentre en Russie.
Bibliographie : O. Clément, L’Esprit de Soljénitsyne, 1974 ; H. Chambre, « Les dissidents en URSS », Pouvoirs, 6, 1978 ; B. Kagarlitsky, Les Intellectuels et P État soviétique de 1917 à nos jours, PUF, 1993 ; G. Luckàcs, Soljénitsyne, 1970 ; G. Nivat, Soljénitsyne, 1980 ; G. Nivat et M. Aucouturier, « Soljénitsyne », Cahier de l’Herne, 1971.
SOLJENITSYNE, Aleksandr Isaïévitch (Kislovodsk, 1918-). Écrivain soviétique. Son oeuvre dénonce le régime communiste et l'oppression des consciences qui en découle. Arrêté en 1974, il fut déchu de la citoyenneté soviétique et expulsé. Condamné à huit ans de bagne pour avoir critiqué Staline ( 1946-1953), réhabilité en 1957, tous ses livres furent à nouveau interdits à partir de 1964, mais parurent clandestinement à l'étranger. Soljenitsyne est notamment l'auteur de Une journée d'Ivan Denissovitch, nouvelle sur un camp stalinien et dont la publication fut autorisée par Nikita Khrouchtchev en 1962, Le Premier Cercle (1955-1958), Le Pavillon des cancéreux (1968), L'Archipel du Goulag (1973-1976) et, plus récemment, Le « Problème russe » à la fin du XXe siècle, etc. Soljénitsyne reçut le prix Nobel de littérature en 1970, fut réhabilité en 1990. Installé aux État-Unis, il est retourné vivre en Russie en 1994.