SOCIÉTÉ / SOCIABLE / SOCIAL / SOCIALISME
- SOCIABLE, adj. (lat. sociabilis «qui peut être uni»). Se dit du sujet qui recherche la société de ses semblables, et avec qui il est agréable de vivre, qui a des attentions, une conversation intéressante, etc.
- SOCIAL, adj. (lat. socialis « fait pour vivre en société »). ♦ 1° Qui concerne la société. ♦ 2° Qui concerne les rapports entre les classes ou les groupes humains au sein d’une société ; par exemple, les rapports entre les patrons et les ouvriers. La question sociale comprend l'ensemble des problèmes posés par les conditions de vie des différentes catégories au sein de la société. ♦ 3° Un fait social est un fait qui ne se produit qu'au sein d'une société, qui est une manifestation de la vie du groupe social comme tel (la mode, l'opinion publique sont des faits sociaux). ♦ 4° Qui s'intéresse à la justice dans la répartition des biens et cherche le « bien commun » (la doctrine sociale de l'Eglise). Le Contrat social est un ouvrage célèbre de Rousseau dans lequel l’auteur expose l’ensemble des conventions qu'il considère comme nécessaires à la vie en société. Auguste Comte, fondateur de la sociologie, a d'abord appelé physique sociale la science nouvelle. Il distinguait la statique sociale (étude des conditions de l'ordre) et la dynamique sociale (étude des conditions du progrès).
- SOCIALISME. n.m. Le mot socialisme est apparu en France après la révolution de 1830. Pierre Leroux en a réclamé la paternité, mais tous les saint-simoniens ont été les premiers à l'employer couramment. Le dictionnaire de l'Académie le définit pour la première fois, dans son complément à l'édition de 1835, comme « une doctrine qui prétend à la régénération de la société », et, en 1935, comme « une doctrine qui préconise un plan d'organisation sociale et économique subordonnant les intérêts de l'individu à ceux de l'État ». C'est une doctrine sociale, économique et politique caractérisée par une aspiration au bonheur terrestre organisé, l'opposition au libéralisme, la subordination de l'individu à l'État ; et dont les principes économiques sont l'égalisation, la collectivisation, la gestion ouvrière et la planification. Le socialisme a revêtu au cours de l'histoire et revêt encore des formes diverses : ♦ 1° Dans son inspiration, qui est tantôt morale, idéaliste, utopique avec des objectifs de coopération fraternelle et de travail joyeux (comme chez Proudhon ou Fourier), tantôt à prétentions scientifiques comme le marxisme qui envisage l'évolution sociale comme le résultat nécessaire des contradictions inhérentes à la société capitaliste. ♦ 2° Dans ses procédés, préconisant tantôt la révolution et une transformation brutale des structures existantes, tantôt la voie légale des réformes progressives. ♦ 3° Dans le rôle qu'il attribue à l'État, tantôt restreint, les moyens de production revenant à des associations de professionnels : la mine aux mineurs, les chemins de fer aux cheminots (Robert Owen en Angleterre, Proudhon en France), tantôt très fort, au moins à titre transitoire, comme dans le Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels. ♦ 4° Dans son caractère plus ou moins totalitaire à l'égard de la liberté et des droits fondamentaux de la personne (propriété, initiative). ♦ 5° Dans sa conception de la justice : « À chacun selon ses œuvres » (chez Saint-Simon) ou « à chacun selon ses besoins » (communisme). ♦ 6° Il y a enfin un socialisme démocratique, faisant de l'État l'émanation directe de la volonté populaire, pour servir les intérêts populaires ; et un socialisme qu'on pourrait appeler aristocratique, inspiré de Hegel, considérant que l’individu est, qu'il le sache ou non, au service de fins impersonnelles dont l'État est l'incarnation.
- SOCIÉTÉ, n.f. (lat. societas « association », « réunion », « société », « communauté »). ♦ 1° Ensemble d'individus, et particulièrement d'humains vivant en groupes organisés, échangeant des services et entretenant des relations. Il y a des sociétés animales, régies par l'instinct et coordonnant leurs efforts dans un but commun (les abeilles dans la ruche). ♦ 2° Plus strictement, ensemble d'humains consciemment organisé, dont la vie collective est régie par des institutions et gouvernée par une autorité. ♦ 3° La personne morale qui représente cet ensemble ; elle est transcendante par rapport aux individus, capable d'exercer sur eux une pression et de leur proposer un idéal (théorie de l’école sociologique française). ♦ 4° Ensemble de notables, de personnes jouant un rôle prépondérant dans une ville. — Association constituée dans un objectif commun {Société des Gens de lettres, Société d'Etudes philosophiques). ♦ 5° Relations désintéressées existant entre les personnes (la société des gens d'esprit), c'est-à-dire les relations avec des gens qui ont une intelligence active.)
- société, état des hommes (ou des animaux) vivant sous des lois communes. — Une société est donc faite de lois ou d'« institutions ». L'étude des sociétés distingue : 1° l'analyse statique ou institutionnelle, qui consiste à décrire la structure d'une société en fonction de ses lois. C'est une anatomie de la société; on lui donne le nom d'« anthropologie culturelle»; 2° l'analyse fonctionnelle, qui est la physiologie de la société et qui étudie la manière dont les lois sont vécues et « tournées »; c'est proprement l'objet de la « sociologie ». On distingue différents types de sociétés ou « groupes sociaux » selon que le noyau du groupe social est la famille (société de « clan »), les rapports professionnels (objet de la sociologie du travail), les rapports économiques (sociologie économique), la religion (sociologie de la religion), l'éducation, les institutions (sociologie du droit), un langage commun, etc. Mais, au fond, la société est moins un ensemble d'institutions qu'un ensemble de rapports entre les hommes, une « conduite » humaine. C'est là l'objet de la sociologie.
- Société Du latin societas, «association», «compagnie» (de socius, «compagnon», « associé »). - État des êtres qui vivent en groupe organisé (exemple : les sociétés animales). - Collectivité organisée d’humains unis par des institutions et une culture communes. • Pour Aristote, l'homme est par nature un être destiné à vivre en société. La nature l'a en effet pourvu du langage, grâce auquel il peut s'entendre avec ses semblables sur l’utile, le bon et le juste. • Pour Auguste Comte, qui a fondé la sociologie, toute société est une réalité irréductible aux individus qui la composent.
SOCIÉTÉ
(n. f.) 1. — (Lato) Rapports réciproques et permanents entre individus ; vivre en société est opposé à vivre isolé ; tout rapport qui ne suppose pas la destruction des parties peut donner lieu à une société. 2. — (Stricto) Groupement d’individus humains dont les rapports sont réglés par des conventions plus ou moins contraignantes ; Syn. collectivité, communauté. 3. — (En part.) On nomme société (industrielle ou commerciale) une association reposant sur un contrat et possédant des statuts. 4. — La société : on désigne souv. par cette expression un groupe humain conçu comme une réalité distincte de celle de ses membres ou encore le milieu humain dans lequel est intégré un individu considéré comme un ensemble de forces organisées et hiérarchisées agissant sur lui ; opposé à individu. 5. — Société civile : pour les penseurs pol. (Hobbes, Locke, Rousseau) et les théoriciens du droit naturel, désigne l’association fondée sur le contrat social ; pour Hegel, cf. civil ; (auj.) opposée à société privée, désigne un type d’association régie par le droit civil. 6. — Social : a) Qui vit en société : l’homme est un animal social, b) Qui concerne la société, en part, au sens 4 : un fait social, les sciences sociales ; opposé à individuel, c) Qui concerne les rapports au sein de la société, en part, la richesse et la pauvreté, les antagonismes de classe, etc. ; souv. opposé à pol. écon. 7. — Socialisme : a) Toute doctrine qui subordonne l’individu à la société (au sens 4) ; opposé à individualisme. b) Toute doctrine qui refuse la propriété privée et la libre concurrence en tant qu’elles instituent un ordre social néfaste à l’individu : opposé à libéralisme. c) Pour Marx, étape dans l’établissement du communisme, au cours de laquelle les travailleurs s’emparent de l’appareil d’État, et où la distribution des richesses s’effectue à chacun selon son travail : opposé à communisme ; Syn. socialisme d’Etat (parce que l’État est propriétaire des moyens de production). 8. — Sociable : a) Apte à la vie en société, b) Qui aime la compagnie, avec qui il fait bon vivre. 9. — Sociabilité : a) Caractère de celui qui est sociable, b) Pour certains auteurs du xviiie siècle, caractère ou instinct qui fait que l’homme vit en société : « L "intérêt et le besoin sont le principe de toute sociabilité » (Helvétius).
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