Sismondi, Jean-Charles-Léonard Simonde de (Genève 1773- 1842); historien et économiste.
Sismondi, Jean-Charles-Léonard Simonde de (Genève 1773- 1842); historien et économiste. Cosmopolite, né d'une famille italienne émi-grée en France au XVIe siècle, puis réfugiée en Suisse lors de la révocation de l'édit de Nantes, ayant lui-même vécu en Suisse, en Toscane, en Angleterre et en France, S. fut connu de son temps d'abord pour ses oeuvres historiques : Histoire des républiques italiennes du Moyen Age (1807), Histoire des Français (1821-1844), Histoire de la chute de l'Empire romain (1855). Il connut Mme de Staël, et ses nombreuses amitiés littéraires nous valent une abondante correspondance. On retient aujourd'hui chez lui surtout l'économiste. Après un Tableau de l'agriculture en Toscane (1801), fruit de ses expériences italiennes, il publie en 1803 un Traité de la richesse commerciale qui ne fait que vulgariser la Richesse des nations d'Adam Smith. Mais après un voyage en Angleterre, en 1818, au moment où ce pays connaît une très grave crise économique, il revient de l'optimisme économique qu'il a défendu jusque-là, et publie en 1819 ses Nouveaux Principes d'économie politique. Dans ce livre, comme plus tard dans ses Etudes d'économie politique (1827), il critique très vigoureusement les postulats trop optimistes de l'économie «classique»; liberté de concurrence, adaptation immédiate de la production aux besoins. Il est l'un des premiers critiques pessimistes de la société capitaliste : selon lui, la concurrence, le développement du machinisme, l'égoïsme des classes économiquement privilégiées n'entraînent qu'une misère croissante, « l'apparition du prolétaire parmi les conditions humaines », et l'extension de la prolétarisation. L'économie politique doit être une « théorie de la bienfaisance », et tout ce qui ne se rapporte pas au bonheur de l'humanité n'appartient pas à cette science. Avant les critiques socialistes, il dénonce, comme Marx l'a souligné dans le Manifeste du parti communiste, les méfaits de la société industrielle nouvelle, que seule pourrait corriger une bienfaisante intervention de l'État. Bibliographie : É. Halévy, Sismondi, 1933 ; A. Aftalion, L'oeuvre économique de Simonde de Sismondi, New York, 1970 (repr. from the original ed. 1899) ; P. Guillaumont, La Pensée démo-économique de Jean-Baptiste Say et Sismondi, 1969.
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