SIMPLE
SIMPLE, adj. (lat. simplex « composé d'un seul élément »). ♦ 1° Métaphysique. Ce qui n'est pas composé d'éléments et que, par suite, il n'y a pas lieu d'analyser. Ce qui est objet d'appréhension directe, d'intuition par l'esprit. Les natures simples de Descartes : « Nous n'appelons simples que celles (les choses) dont la connaissance est si claire et si distincte que l'esprit ne les puisse diviser en un plus grand nombre dont la connaissance soit plus distincte : tels sont la figure, l'étendue, le mouvement, etc. » (Regulae XII). Autre exemple : la monade de Leibniz. ♦ 2° Chimie ou physique. Ce qui est indécomposable (les corps simples, les corpuscules de la physique atomique, les couleurs simples du spectre). ♦ 3° Ce dont la structure matérielle ou intellectuelle comporte un minimum d'éléments. Ex. : un mécanisme simple, comme la roue ou le levier ; une théorie simple, un système philosophique simple. Les Regulae de Descartes sont dominées par la recherche du simple, c'est-à-dire des problèmes intellectuels comprenant le minimum d'opérations avant de parvenir à des intuitions. La troisième règle du Discours de la Méthode s'énonce : «Conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître.» ♦ 4° Ce qui est facile à comprendre. ♦ 5° Comportement sans affectation ni prétention. En Esthétique, ce qui est sans ornement superflu. ♦ 6° Esprit peu porté vers la spéculation ; à la limite, intelligence bornée.
SIMPLE (adj.) 1. — Indivisible ; qui n’est pas composé, soit absolument, soit relativement au point de vue auquel on se place. 2. — Composé d’un petit nombre d’éléments. 3. — Syn. élémentaire, facile. 4. — Idée simple (class.) : idée élémentaire qu’on trouve dans la composition (en compréhension, ou en extension) des autres idées (idées complexes) ; pour Locke, les idées simples sont les idées des qualités sensibles. 5. — Simplicité des voies (principe de —) : principe selon lequel Dieu en toutes choses choisit les voies les plus simples (cf. Malebranche, Leibniz) ; cf. économie (principe d’ —).SIMPLE Qualifie ce qui est indécomposable, soit comme substance (la monade de Leibniz) soit comme objet de connaissance (les « natures simples » de Descartes : figure, mouvement, étendue), soit comme corps naturel (les corps simples en chimie). Peut aussi désigner ce qui est d’un accès facile ou, plus particulièrement chez Kant, ce qui ne présente pas d’éléments additionnels (cf. « La religion dans les limites de la simple raison »).
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