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Simonide

Simonide. 1. De Céos (petite île grecque ionienne, au large de l'Attique), 556-468 av. J.-C. Poète grec, lyrique et élégiaque, fameux pour ses épi-grammes funéraires. Il est l'oncle du poète Bacchylide. Poète professionnel, il voyagea dans tout le monde grec. Il fut l'hôte d'Hipparque d'Athènes sous la tyrannie des Pisistratides, puis passa en Thessalie, où il fut reçu par les Scopades; plus tard il écrivit un thrêne, ou hymne funéraire, pleurant leur mort (voir infra). Il semble avoir été présent à Athènes en 490, quand on préféra son épitaphe pour les Athéniens morts à Marathon (voir médiques, guerres) à celle composée par Eschyle, qui avait combattu dans cette bataille. Après les guerres médiques, il fit alliance avec Thémistocle, et attaqua dans ses écrits le poète Timocréon de Rhodes, ennemi de celui-ci. Sous l'archontat d'Adimante (477), à l'âge de quatre-vingts ans, il remporta le concours de dithyrambe à Athènes. Vers 476, il fut invité à la cour de Hiéron, tyran de Syracuse (1), chez qui il demeura jusqu'à sa mort; on dit qu'il apaisa une querelle entre Hiéron et Théron, tyran d'Acragas (Agri-gente). Il mourut en Sicile et fut enterré à Acragas. Il courait sur lui une foule d'anecdotes, dont certaines concernent son goût pour l'argent, qui était proverbial : il fut, dit-on, le premier poète grec à faire payer ses poèmes de louange. L'histoire la plus fameuse concerne son séjour en Thessalie chez les Scopades. Lors d'un banquet, Si-monide chanta un poème lyrique à la louange de Scopas, son patron, mais qui comportait une longue digression louant Castor et Pollux (voir dios-cures). Scopas déclara qu'il ne paierait que la moitié du prix convenu : que le poète demande l'autre moitié aux Dioscures, puisqu'il leur avait accordé la même part de louanges. Un peu plus tard, on vint dire à Simonide que deux jeunes gens le demandaient à la porte de la salle du festin. Simonide s'y rendit, mais ne trouva personne ; à ce moment, le plafond de la salle s'effondra, tuant tous les autres convives. Les corps n'étaient plus reconnaissables, mais Simonide — dont on disait aussi qu'il avait inventé une technique de mémorisation — fut capable de les identifier en vue de leurs funérailles, car il se souvenait de la place occupée par chacun au banquet. Selon Aristote, il refusa d'abord de composer une ode célébrant la victoire d'un attelage de mules, victoire sans prestige (voir jeux publics), mais finit par l'accepter moyennant une somme plus élevée. Dans son Hiéron, dialogue sur les vertus et les vices de la tyrannie, Xénophon a fait de Simonide l'interlocuteur de Hiéron. La célébrité de Simonide dans l'Antiquité n'a pas empêché son oeuvre de disparaître presque tout entière. La tradition indirecte (citations) est relativement pauvre, et les trouvailles sur papyrus sont très fragmentaires. Simonide a écrit des hymnes, des scolies, des éloges (voir enkomion; notamment un poème à Scopas dont le Protagoras de Platon a conservé un long passage, qui sert de base à la discussion dans ce dialogue), des épinicies (le peu de vers qui subsistent semblent indiquer qu'elles étaient moins austères que celles de Pindare) et des élégies. Il était surtout fameux pour ses thrênes et ses épigrammes destinées à être gravées sur des dédicaces ou sur des tombes, notamment pour les épi-grammes célébrant les morts des guerres médiques ; mais il n'est pas facile de déterminer lesquelles sont vraiment de lui. Celle qui honore les Spartiates morts aux Thermopyles est sans doute authentique : Passant, va dire à ceux de Sparte qu'ici nous sommes morts pour obéir à leurs lois. 2. Autre orthographe pour Sémo-nide (d'Amorgos).

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