SILÈNE, SILÈNES
SILÈNE, SILÈNES. Fils de Pan ou d’Hermès et d’une nymphe, Silène était le compagnon, déjà âgé, des Ménades, à qui il se joignait durant les Mystères de Dionysos. Il avait un nez camus et la queue et les oreilles d’un cheval; chauve et ventru, il apparaissait souvent sur le dos d’un âne. A l’origine un esprit des eaux, il était réputé pour son esprit pratique et ses pouvoirs de prophète. Comme tel, il passait pour le tuteur du jeune Dionysos et régnait sur le pays de Nysa, région mythique où le dieu avait été élevé par les nymphes. Virgile raconte comment deux bergers capturèrent un jour Silène, qui leur chanta des récits légendaires. Le roi Midas de Phrygie le captura aussi, pour bénéficier de sa sagesse. Le roi mêla du vin à l’eau d’une source, et quand Silène eut bu, il s’endormit et fut enlevé par les serviteurs du roi. Ils l’amenèrent devant Midas, et Silène dévoila au roi le secret de la vie humaine : la meilleure chose pour un homme est de ne pas naître, et la suivante de mourir le plus tôt possible. Silène engendra avec les nymphes de nombreux fils. Dans les pièces satyriques (voir SATYRES) écrites par les tragédiens, les Silènes, d’apparence physique semblable à leur père, ne partagent pas sa sagesse. Comme leur père, ils s’enivrent constamment, ils sont lâches et toujours du côté du plus fort; de plus les nymphes leur sont, comme pour les Satyres, un perpétuel objet de convoitise. Certains ont comparé Socrate à Silène, à cause de son apparence physique et de sa méthode d’argumentation.
Silène (gr. Seilênos). Mi-homme, mi-animal (comparer avec satyres), Silène représente dans la mythologie grecque l'esprit de la vie sauvage. Les vases attiques du début du vie siècle av. J.-C. le représentent pourvu d'oreilles de cheval, parfois de jambes et d'une queue de cheval. On trouve parfois des groupes de silènes, et les auteurs classiques les confondent souvent avec les satyres, mais en général les satyres sont jeunes alors qu'on se représente les silènes comme des hommes âgés, et donc devenus sages. Une histoire célèbre raconte comment Midas enivra Silène pour surprendre ses secrets. Dans les Bucoliques de Virgile (VI), Silène, retenu prisonnier par deux bergers, leur chante des mythes anciens. On fait parfois de lui le précepteur de Dionysos, ou encore un membre de son cortège, où il joue de la musique ou s'enivre (voir aussi Le Cyclope d'Euripide). Socrate fut souvent comparé à Silène, et il est certain que les représentations figurées qu'ont laissées les Anciens de l'un et de l'autre se ressemblent beaucoup. Cependant la comparaison visait plus que la simple ressemblance physique : elle signalait une commune contradiction entre l'apparence extérieure et la sagesse intérieure.