silencieux, commerce

Institution longtemps considérée comme caractéristique du stade primitif des activités économiques et des relations intertribales. Entre groupes humains qui ne peuvent communiquer l’un avec l’autre, faute de parler la même langue ou faute de confiance mutuelle à la suite de vendettas, le commerce silencieux apparaît comme l’unique moyen d’échanger des denrées indispensables. En un endroit convenu l’un des deux groupes échangistes dépose les objets (nourriture, outils, etc.) qui font défaut à l’autre. Le lendemain ou le surlendemain, ce dernier passe en prendre livraison et dépose en contrepartie les objets dont le premier a besoin. De la sorte, aucun dialogue n’a lieu, aucun risque de conflit n’existe entre les deux parties qui ne se rencontrent à aucun moment de l’opération. L’existence et l’utilité de cette institution sont bien réelles ; en revanche, les implications théoriques qu’on a parfois voulu en tirer quant à l’idée de « primitif » ne sont plus admises aujourd’hui.

(Angl. : silent trade.)