SEXUALITÉ
SEXUALITÉ, n.f. (lat. sexus « sexe »). ♦ 1° Le fait, pour la plupart des êtres vivants, d'avoir un sexe, avec les caractères internes et externes qui le déterminent. Dans l’espèce humaine, le fait qu'il existe des hommes et des femmes. ♦ 2° L'ensemble des comportements qui proviennent de la détermination sexuelle. Ces comportements sont très variés. L'union sexuelle n'est que l'un d'entre eux. Pour Freud, la sexualité est la fonction qui permet d'obtenir du plaisir à partir de diverses zones du corps. ♦ 3° La sexualité est une source de besoins, de désirs, de plaisir. Chez l'homme et chez la femme, elle tient une place importante dans la vie affective. La sexualité est une noble et haute fonction humaine, ordonnée à la transmission de la vie, et à l’union amoureuse de personne à personne. ♦ 4° Dans toutes les sociétés, l'exercice de la sexualité est soumis à des règles (ex. : le mariage). Il pose aussi de graves problèmes moraux concernant le respect des personnes, leur liberté, leur dignité, et la responsabilité dans la transmission de la vie. La sexualité peut être une source d'exploitation (prostitution) ou d'agression (viol). ♦ 5° La psychologie contemporaine a mis en lumière l'importance de la sexualité et de son bon développement dans la maturité et l'équilibre psychiques. Les travaux de Freud (sur l'inconscient et le refoulement) sont connus. Ils ont été souvent exploités d'une façon beaucoup trop systématique. (V. la Scolastique freudienne, de Debray-Ritzen.).
SEXUALITÉ
Ensemble des phénomènes organiques et psychiques liés à l’exercice des fonctions sexuelles. La sexualité humaine se distingue de l’animale en ce qu’elle n’est pas obligatoirement liée à la reproduction.
♦ Pour Freud, la sexualité, qui est la forme principale de la pulsion de vie et dont l’inscription dans le psychisme constitue l’objet de la psychanalyse, commence dès la naissance et s’exprime de diverses façons indépendamment des seuls organes génitaux, notamment par l’excitation des zones érogènes ; son développement normal durant l’enfance passe par un certain nombre de stades, caractérisés par un équilibre relatif et temporaire entre la maturation de la pulsion et les attitudes du milieu familial et social (stade oral, anal ou sado-masochiste, œdipien, période de latence, sexualité génitale), dont la succession, plus ou moins heureuse et éventuellement perturbée, définit la structure de l’inconscient de l’individu et peut être pathogène.
sexualité, ensemble des phénomènes de la vie sexuelle. Les psychanalystes distinguent la génitalité, ensemble des caractères liés aux organes de la copulation, de la sexualité, étendue à l’amour en général. La vie sexuelle ne commence pas à la puberté mais dès la première enfance. La puberté n’est qu’une étape psychophysiologique, la période où la tendance sexuelle, devenue altruiste, s’oriente vers un nouveau but. Freud a établi la chronologie des étapes par lesquelles passe normalement la sexualité d’un sujet soumis à notre culture. L’idée fondamentale est qu’il existe des zones érogènes (c’est-à-dire des régions du corps susceptibles de provoquer du plaisir) prépondérantes selon les âges. Dans la première année de la vie, la zone orale est la source de toutes les satisfactions (succion du sein maternel) ; au cours des deuxième et troisième années, l’intérêt se déplace, principalement, sur la zone anale (apprentissage de la propreté) ; entre trois et cinq ans, les organes génitaux deviennent prévalents. De six ans jusqu’à l’adolescence, il se produit une mise en sommeil de la poussée sexuelle (latence), que la puberté vient réactiver brutalement. À ce moment, l’individu, qui est mûr pour avoir une sexualité adulte, s’oriente vers le sexe opposé. La sexualité dépend, à la fois, de la maturation organique et des conditions socioculturelles. Dans notre société, elle est soumise à certaines contraintes en raison d’influences religieuses ou simplement morales. Mais, dans certaines communautés, elle s’épanouit librement et l’on peut voir, dès l’âge de quatre ans, des enfants imiter tout naturellement les ébats sexuels de leurs parents (H. Powdermaker).
SEXUALITE. Domaine des pulsions, désirs, activités (et leurs transpositions par transfert, sublimation, etc.) relatifs à la vie sexuelle — ou, selon Freud, relatifs à la satisfaction de tous les besoins.
1. C’est un fait dont le psychanalyste ne peut que prendre acte : les idées auxquelles conduit l'association libre se trouvent régulièrement liées à la vie, non seulement intime, mais très généralement sexuelle du malade. Les désirs pathogènes, auxquels renvoient les symptômes, après levée du refoulement de leur représentation, intéressent toujours les différentes composantes de l’érotisme. C’est encore un fait, auquel il est impossible de rien changer, que les événements sexuels en cause dans une psychanalyse, en deçà de la sensibilité aux traumatismes et aux situations ultérieures qu’ils déterminent ou surchargent, font de plus, régulièrement remonter à des motions et charges en désirs infantiles. Partant, ils imposent la reconnaissance d’une « sexualité infantile » dans ses nombreuses sources et positions. Celles-ci mettent en évidence les divers faits (aussi bien confirmés par l’observation directe de l’enfant) de l'auto-érotisme. Mais elles renvoient encore à des couples pulsionnels significatifs (activité/passivité, sadisme/masochisme, voyeurisme/exhibitionnisme) et aux différents complexes psychosexuels du choix de l’Objet, avant que ne soit réalisée la confluence génitale, au sens étroit du terme, dans l’activité de reproduction post-pubère. De fait, la psychanalyse distingue ainsi le sexuel et le génital tout en marquant leur continuité comme « libido ».
2. Les réalisations de la sexualité infantile s’accomplissent selon des directions pour ainsi dire « perverses polymorphes », avec une certaine désinvolture en ce qui concerne la différence des sexes, un manque remarquable de synthèse dans les buts et sources de ses pulsions partielles - avant de culminer dans la structure nodale du complexe d’Œdipe. Pour atteindre, vers les quatre ans, la pleine situation œdipienne, faite d’attirance spécifique pour le parent de sexe opposé et de phénomènes d'identification pour le parent de même sexe, objet conjoint de sentiments hostiles de rivalité jalouse, la sexualité infantile traverse préalablement diverses organisations prégénitales. Ces stades dits successivement « oral », « anal », « phallique » (du nom de la zone érogène prédominante) sous-tendent la formation des fantasmes expressifs de la phase atteinte par le développement instinctuel de la « libido ». Ce sont ces rejetons pulsionnels (tel le fantasme oral de cannibalisme, le fantasme sadique anal d’être battu, pénétré, dominé, le fantasme d’être émasculé, etc.), qui sont enclavés au centre du refoulé chez l’adulte névrotique. En attendant, les réalisations directes (suçotement, jeux fécaux, masturbation, plaisir de détruire, de voir, etc.), témoignent de l'actualité de la sexualité de l’enfant.
3. La forme achevée de ces tendances (d’ailleurs largement chevauchantes et coïncidantes) aboutira à l’organisation proprement génitale de V amour sexuel adulte, après une phase de latence entre le stade phallique-œdipien et la maturation pubertaire. Le psychanalyste nomme donc « sexuel », sans pusillanimité, l’ensemble des pulsions amoureuses, des attachements libidinaux, affectifs, et des pratiques érotiques de l’enfance. Il ne pourrait céder sur le mot sans céder sur la chose. Mais l’expérience est là pour démontrer la réalité de la chose : ainsi du plaisir sexuel maintenu selon des voies extra-génitales chez le pervers, ainsi de la « génitalisation » régressive de l’ensemble du corps chez l’hystérique, ainsi même de l’« innocent » baiser des amoureux...
4. Il faut voir un phénomène de première grandeur dans le fait qu’avant de s’unifier sous la prédominance de l’organe génital, les pulsions sexuelles partielles se développent en « dérivation » des fonctions de conservation. C’est leur émergence pour ainsi dire « excessive » (eu égard à la fonction) qui leur fait jouer un rôle moteur par les complications psychologiques qu’elles engendrent, en marge de la recherche satisfactoire. Elles deviennent ainsi source d’orientation chez cet être tellement dépourvu de direction instinctuelle qu’est l’enfant, petit primate « prématuré » (c’est-à-dire « dénaturé »).
5. L’étayage de la sexualité infantile sur les grandes fonctions vitales rend compte de ce que la « libido » choisit pour ses premiers objets les personnes dont l’intervention est nécessaire à la survie ; l’enfant est ainsi conduit inexorablement dans la situation œdipienne, avec toutes ses conséquences pour l’organisation psychologique. Dans le périple de l’Eros, les diverses impulsions infantiles primitives ne sont d’ailleurs pas autorisées à prendre part au même titre à la fixation définitive de la vie sexuelle. C’est le cas, par exemple, des tendances coprophiles et, justement, des fixations « incestueuses », qui ne sont destinées qu’à servir de modèle pour la vie amoureuse ultérieure. Certaines tendances persistent inchangées ; d’autres seront intégrées et conservées dans le « plaisir préliminaire du coït » ; d’autres subiront des modifications réactionnelles ou des sublimations. Les tendances refoulées avant la puberté, et entravées sous forme de fixations partielles, forment autant de points faibles pour la vie psychique. L’évolution ultérieure de la psychanalyse a permis de reconnaître que sont particulièrement soumis au refoulement les contingents agressifs qui accompagnent si régulièrement les pulsions prégénitales (et que l’Eros s’intégre comme composante motrice et objectale dans la sexualité mâle, et comme masochisme érotique féminin).
SEXUALITE • (n. f.) 1, — Ensemble des activités et habitudes d’un individu ou d’un groupe concernant les rapports sexuels au sens b. 2. — (Psychan.) À partir du postulat de l’existence de la libido ou pulsion sexuelle, présente dès l’enfance, Freud désigne par ce terme tout un ensemble d’excitations et d’activités qui ne concernent pas seulement l’appareil génital mais procurent un plaisir irréductible à l’assouvissement d’un besoin physiologique fondamental (faim, respiration, etc.) et se trouvent à titre de composants dans la forme dite normale d’amour sexuel ; opposée à génitalité. 3. — Sexuel : a) Qui concerne le sexe. b) Qui concerne l’appareil génital et son fonctionnement, c) (Psychan.) Qui concerne la sexualité au sens 2 ; opposé à génital.
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