sevrage

sevrage, suppression de l’allaitement chez un enfant. Par extension, suppression d’une drogue chez un toxicomane. Le bébé à qui l’on ôte le sein de sa nourrice, pour lui donner une nourriture appropriée à son âge, éprouve des sentiments complexes. La frustration ressentie ne consiste pas tant dans le changement d’alimentation que dans la modification des relations avec la mère. Certains enfants, choqués par un sevrage brusqué ou trop tardif, n’acceptent pas cette séparation, se mettent à sucer leur pouce, présentent un retard de la parole ou un bégaiement. D’autres se précipitent sur la nourriture, deviennent « paresseux », gardant la nostalgie de « l’âge d’or » où tout est donné sans contrepartie. Ce choc modifie, en effet, le caractère. Et tout choc ultérieur de signification analogue est susceptible de réactiver inconsciemment le premier. L’entrée à l’école ou la mise en pension peuvent être vécues comme un nouvel éloignement de la mère et entraîner des réactions inadaptées : vol, refus de travailler, rêveries interminables, énurésie... Pour éviter ces désordres, la mère doit veiller à sevrer le nourrisson progressivement, ni prématurément (pas avant le sixième mois) ni trop tardivement. Chez les toxicomanes, la suppression brutale de leur drogue crée des tensions psychiques et des modifications physiologiques dont quelques signes sont apparents : transpiration, larmoiement, nausées, vomissements, courbatures, crampes, amaigrissement. On parle alors d’une « crise de sevrage ». Quelquefois, un état de choc et la mort s’ensuivent. Le sevrage du drogué (ou de l’alcoolique), opéré sous contrôle médical, est progressif.