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SERVAGE

SERVAGE Cet état peut se définir comme une dépendance à une terre - le fief - et par un certain nombre d’interdictions et de charges. La dépendance peut se rompre par l’affranchissement (racheté ou octroyé) ; elle peut résulter d’un état de fait (un fils de serf qui devient serf lui-même) ou d’un acte volontaire (un homme libre se donne à un seigneur ou, plus souvent, à un établissement monastique afin d’assurer sa subsistance). Le serf ne peut témoigner en justice contre un homme libre, ni quitter sa terre, ni transmettre ses biens (mainmorte) ; il doit acquitter la taxe spécifique des personnes non libres, le chevage, outre le droit de formariage et la taille, qui, en théorie, est « à merci » (variable) ; le serf est également soumis à la corvée. À la fin de la période, le clivage serf/libre des campagnes se trouvera globalement remplacé par un clivage de type riche/pauvre opposant laboureurs -propriétaires de terres et d’outillage - et manouvriers - disposant de leur seule force de travail.

servage. La conquête dorienne est en général à l’origine du servage en Grèce. Ce sont les anciens habitants des pays conquis par les Doriens qui sont restés attachés à la terre pour la cultiver au profit des nouveaux maîtres. On ne sait cependant s’ils étaient déjà exploitants de ces terres sous la domination achéenne ou si ce sont les anciens maîtres achéens eux-mêmes qui ont été réduits à cet état après leur défaite. Les plus connus de ces serfs sont les hi-lotes de Laconie. En Argolide, ils s’appelaient « gymnètes », du fait qu’ils s’armaient légèrement pour suivre leurs maîtres dans les expéditions militaires ; il en était de même à Sicyône, où ils se nommaient « korynéphores » et combattaient avec des massues, mais on les appelait aussi « catonacophores » parce qu’ils se vêtaient de peaux de mouton. À Héraclée Trachinienne, près des Thermopyles, ils portaient le nom de « kylicranes ». En Italie et en Sicile certaines populations furent aussi asservies, les plus connues étant les Cillicyriens de Syracuse. Leur condition est mal éclaircie, mais on peut voir qu’ils étaient astreints au service militaire, contrainte qui, cependant, leur permettait de porter des armes, qu’ils semblent avoir rarement dirigées contre leurs maîtres, ce qui permet de penser que leur condition était très supportable. On le voit d’ailleurs avec les pénestes de Thessalie et les mnoïtes et klarotes de Crète, que nous connaissons mieux. Les pénestes, dont le nom signifie peut-être les « travailleurs », étaient attachés à la terre et payaient une rente à leurs maîtres pour cultiver le sol en paix; ils pouvaient aussi être requis pour le service militaire. En revanche, les maîtres n’avaient ni le droit de les déporter ni celui de les mettre à mort. Il semble que la part qui leur restait était assez large, car il paraît que plusieurs d’entre eux devinrent plus riches que leurs maîtres. En Crète, les mnoïtes étaient attachés aux terres de l’État et les klarotes, ou aphamiotes, à celles des particuliers. Ils devaient payer une redevance assez faible et avaient le droit de propriété mobilière; ils pouvaient se marier même avec des femmes libres et se libéraient soit en se rachetant avec leur pécule, soit si leur maître mourait sans laisser d’héritier. À côté de ces serfs nés en servage, on peut évoquer en Attique l’exemple de ces thêtes, petits propriétaires qui, ayant dû emprunter et ne pouvant rembourser leurs dettes, voyaient leurs terres saisies par leurs créanciers et continuaient de les cultiver pour le compte du nouveau propriétaire ; les auteurs anciens les appellent « pélates », et leur condition semble avoir été pire que celle des pénestes, auxquels on les comparait. Cependant, les réformes de Solon et son décret d’abolition des dettes empêchèrent qu’il ne se crée en Attique un véritable servage. —► esclavage.




CHEVAGE. Au Moyen Âge, redevance particulière payée par les serfs au seigneur. D'un montant peu élevé, il était considéré comme la preuve principale du servage, et donc tenu pour très humiliant.

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