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SENSIBILITÉ

Gén. Il faut bien distinguer le sens strictement physiologique selon lequel la sensibilité désigne la capacité de l'organisme à réagir d'une manière déterminée à des excitations, du sens usuel du terme signifiant la capacité à s'émouvoir facilement, et surtout du sens philosophique du mot, utilisé, afin d'éviter toute équivoque, pour désigner notre capacité à recevoir des impressions par opposition à l'entendement qui les comprend.

Crit. Ainsi, Kant caractérise d'abord la sensibilité par sa passivité, c.à -d. sa réceptivité, et par le fait qu'elle fournit à l'entendement le « divers sensible » qu'il va ordonner et lier par ses concepts. Alors que l'entendement est la faculté des règles, la sensibilité est selon Kant la faculté des intuitions par laquelle des choses nous sont données. On peut d'ailleurs aussi bien traduire dans l'oeuvre de "Sinnlichkeit", qui est rendu en français par sensibilité, par sensation et intuition sensible.
Aptitude générale à sentir ou à réagir, que ce soit au niveau physique ou psychique. En particulier, au sens courant, affectivité, capacité à s'émouvoir facilement. Ce mot est surtout intéressant à comparer avec les autres mots du même champ lexical, pour mieux en comprendre les emplois et pour éviter les confusions dues à sa polysémie. Voir le mot Sens. On peut en particulier distinguer :

· Sensibilité et sensation. La sensation n'est que l'impression physique, perçue par notre sensibilité corporelle. La sensibilité inclut donc la sensation, mais la dépasse largement (en intégrant les émotions du coeur, les « états » d'âme, etc.). Notons que le mot sensation peut être pris au sens figuré pour désigner une vive impression morale (cf. l'expression «faire sensation» et le goût du «sensationnel »).
· Sensibilité et sentiment. Qu'il s'agisse d'émotions affectives ou esthétiques, la sensibilité suppose une certaine variabilité, en fonction des objets ou des personnes qui l'émeuvent. Le sentiment, quant à lui, suppose un état affectif durable, une disposition psychique relativement organisée qui peut chercher à s'entretenir elle-même. Ainsi, le sentiment comprend la sensibilité, le coeur, mais il la dépasse et la structure en lui donnant constance.

N.B. La sensiblerie est une sensibilité exagérée, ridiculement émotive.
 
sensibilité, faculté de percevoir des impressions en provenance du corps ou du monde extérieur. Elle est liée à l’intégrité et à la maturation des voies nerveuses. On distingue la sensibilité extéroceptive (qui recueille les sensations venues du dehors), la sensibilité inté-roceptive. (faim, soif, etc.) et la sensibilité proprioceptivz, qui renseigne sur la position des membres, les attitudes, les mouvements du corps. Pendant le premier trimestre de la vie postnatale, ces trois systèmes fonctionnent séparément, la sensibilité intéroceptive étant alors celle qui prévaut chez le nourrisson, dominé par les sensations en provenance de son système digestif. Au quatrième mois, ils commencent à s’organiser en un ensemble structuré, grâce auquel l’enfant, capable de distinguer ce qui provient de son corps et ce qui appartient au milieu, arrive progressivement à prendre conscience de son individualité, distincte du monde extérieur, avec lequel il fusionnait jusque-là. À partir de ce moment, c’est la sensibilité extéroceptive qui l’emporte sur les autres. La sensibilité des organes sensoriels peut être extrême. Ainsi, l’anguille réagit à 1 mg de phényléfhanol (alcool rencontré dans l’essence de rose) dilué dans 17 milliards de mètres cubes d’eau.



sensibilité, faculté d'éprouver des impressions. — Le terme est employé en deux sens qu'il faut bien distinguer : 1° la passivité ou faculté de ressentir des sensations (en ce sens, l'Esthétique transcendantale de Kant — 1re partie de la Critique de la raison pure — est une théorie de la sensibilité); 2° la disposition à ressentir des sentiments, des émotions. Dans le premier cas, la sensibilité est une faculté de percevoir (sensation); dans le second, une forme d'affectivité (sentiment).

Vers la fin du XVIIIe siècle, la capacité d’éprouver intensément sentiments et impressions devient un thème à la mode sous l’influence de Rousseau

Sensibilité

Du latin sensibiIitas, « sentiment », « sensibilité ».

- Qualité par laquelle un tissu ou un organe vivant réagit à certains stimuli (exemple : la sensibilité de l’œil à la lumière). - Fonction par laquelle le sujet éprouve des sensations. - En psychologie, faculté d’éprouver des sentiments et des émotions.

• D'après Kant, la sensibilité est, avec l'entendement, l'une des « deux sources de la connaissance humaine ». C'est au moyen de la sensibilité que les objets nous sont donnés, et au moyen de l'entendement qu'ils sont pensés. • Kant établit que l'espace et le temps sont les formes a priori de la sensibilité : ils prédéterminent en effet le cadre à l'intérieur duquel tout objet affecte nos sens.


Sensibilité

Vers la fin du XVIIIe siècle, la capacité d’éprouver intensément sentiments et impressions devient un thème à la mode sous l’influence de Rousseau : Julie ou la Nouvelle Héloïse, Émile ou De l’éducation, Les Confessions, Les Rêveries du promeneur solitaire. Cependant, Diderot signale les limites de son rôle chez le comédien et pour tout artiste (Paradoxe sur le comédien). La peinture de la sensibilité de l’âme est le grand sujet des oeuvres préromantiques et romantiques : cf. Rêverie, Mélancolie, Ennui, Rêve, Sensations. Postérité immédiate de Rousseau : Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie; Senancour, Oberman; Chateaubriand, René; Lamartine, Méditations; Balzac, Le Lys dans la vallée; Nerval, Sylvie.






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