SENGHOR Léopold Sedar
SENGHOR Léopold Sedar
Né à Joal, en pays sérère, il vient à Paris poursuivre ses études. Là, il fonde, avec Aimé Césaire, la revue L'Etudiant noir et commence ses réflexions sur la négritude. En 1945 il publie Chants d'Ombre en même temps qu'il est élu député de la République Française. Suivront plusieurs recueils, Hosties blanches (1948), Chants pour Naëtt (1949), Ethiopiques (1956), Nocturnes (1961) et une longue carrière politique — il fut à partir de 1960 le premier président de la république du Sénégal — à laquelle la passation de ses pouvoirs a mis fin en 1981.
Homme d’État et écrivain sénégalais, chef de l’État de 1960 à 1980.
Chantre de la négritude, Léopold Sédar Senghor est le chef de file parfois trop exclusif de la littérature africaine francophone. Fils de commerçant serer du petit port de pêche de Joal, il fait des études au lycée Louis-le-Grand, à Paris, au début des années 1930, et obtient l’agrégation. À la veille de la guerre, sa rencontre avec le Martiniquais Aimé Césaire (1913-), qui vient de formuler le concept de négritude, est à l’origine de la revue L’Étudiant noir. En 1946, il participe au lancement par le Sénégalais Alioune Diop de la revue politique et culturelle Présence africaine. Il écrit la majeure partie de son œuvre poétique après la Seconde Guerre mondiale. Parallèlement, il s’affirme comme un homme politique partisan d’une fédération de territoires liés à la France. Chef de l’État du Sénégal à l’indépendance, son action politique en tant que président du Sénégal indépendant n’est pas dénuée d’autoritarisme. Après l’éclatement de la Fédération du Mali et un bras de fer avec son adversaire Mamadou Dia (1916-), partisan du non-alignement, il voit dans la tenue à Dakar du premier Festival mondial des arts nègres (1966) un aboutissement à son œuvre culturelle. Réélu à plusieurs reprises dans le cadre rigide du Parti socialiste sénégalais, parti unique, il remet le pouvoir en 1981 à Abdou Diouf (1935-), un dauphin préparé de longue date. En 1983, il est élu à l’Académie française pour son œuvre poétique (Chants d’ombre, 1945 ; Hosties noires, 1948 ; Éthiopiques, 1956 ; Nocturnes, 1961 ; Lettres d’hivernage, 1973). Il s’éteint le 20 décembre 2001.
SENGHOR Léopold Sédar. Homme d’Etat et poète sénégalais. Né à Joal (Sénégal) le 9 octobre 1906. Après des études à l’internat de N’Gasobil et a Dakar, il se rend à Paris en 1928 où il sera élève de « l’hypokhâgne » puis de la « Khâgne » du Lycée Louis-le-Grand. Il a notamment parmi ses condisciples Georges Pompidou. Il passe avec succès l’agrégation de Lettres, devenant ainsi le premier agrégé africain de l’Université française (1933). Il rencontre Aimé Césaire qui arrive de la Martinique et se lie d’amitié avec lui. En 1934, ils fondent ensemble une petite revue, L’Etudiant noir, où apparaît pour la première fois le terme de « négritude », qui connaîtra par la suite la fortune que l’on sait. Décidés a retrouver le sens de leurs traditions originelles, les deux jeunes gens se font des adversaires et des partisans passionnés. En 1937, nommé professeur au Lycée Descartes à Tours, Senghor donne le soir des cours gratuits de français, cours organisés à la Maison de la Culture par la C.G.T. à l’intention des ouvriers. En 1938, il est nommé à Saint-Maur-des-Fossés, au Lycée Marcelin Berthelot. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et connaît divers stalags. Malade, il est réformé et, en 1942, reprend ses cours au Lycée de Saint-Maur tout en participant à la résistance. En 1944, on lui confie une chaire à l’Ecole Nationale de la France d’Outre-mer, civilisations et langues africaines. En 1945, il fait tout à la fois son entrée dans la littérature et dans la carrière politique : son premier recueil de poèmes (Chants d’ombre) voit le jour et il est élu en novembre député du Sénégal à l’Assemblée constituante. Parlementaire, il fut constamment réélu après son premier mandat. En 1955-1956, il fait partie, en qualité de Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, du cabinet Edgar Faure. En août 1960, il est élu à l’unanimité premier président de la République de Sénégal. A côté de cette carrière politique, Léopold Sédar Senghor n’a jamais cessé d’être un poète. Il résume en sa personne un « métissage culturel » dont il a lui-même élaboré la théorie. Son savoir d’universitaire français n’altère pas la spontanéité de son inspiration africaine. Son œuvre s’efforce d’inscrire dans notre langue la charge d’images que les Noirs attachent à chaque mot et à retrouver le caractère symphonique de leurs compositions. Son style, parfois hermétique, est l’expression d’un lyrisme d’une rare authenticité. On lui doit de nombreux recueils de poèmes ( Les Hosties noires, 1948, Les Ethiopiques 1956, Nocturnes, 1961, Lettres d’hivernages, 1973), une Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française (1948) préfacée par Jean-Paul Sartre et plusieurs essais littéraires et politiques : Langage et poésie négro-africaine (1954), Liberté I et II, Nation et voie africaine du socialisme (1961). L. S. Senghor est depuis 1969 membre de l’institut de France (Académie des Sciences morales et politiques).
Homme politique et écrivain sénégalais. Député à l'Assemblée constituante (1945), puis à l'Assemblée nationale française (1946/58), ce poète, auteur d'une importante oeuvre en langue française, fut le père de l'indépendance sénégalaise tout en restant favorable au maintien des liens avec la France. Il fonda, avec Mamadou Dia, l'Union progressiste sénégalaise (UPS) et, s'opposant à la « balkanisation de l'Afrique », fut l'un des inspirateurs de la Fédération du Mali (avr. 1959/août 1960). Après l'éclatement de celle-ci, il fut élu premier président de la république du Sénégal (sept. 1960) et élimina Mamadou Dia qui avait tenté un coup d'État (déc. 1962). Il concentra alors tous les pouvoirs entre ses mains. Après la modification de la Constitution, en 1976, un multipartisme limité fut instauré. Le 31 déc. 1980, Senghor démissionna volontairement au profit de son Premier ministre, Abdou Diouf.
Senghor, Léopold Sédar (né à Joal en 1906) ; poète, premier président du Sénégal, père de la négritude.
S. est originaire d’une famille de commerçants chrétiens aisés, mais n’appartient pas à l’élite des quatre communes libres. Il poursuit des études classiques à Paris où il rencontre des intellectuels antillais dont Césaire et lance la notion de négritude (contre l’assimilation culturelle) ainsi que la revue Présence africaine en 1947. De retour au Sénégal en 1945, protégé de L. Gueye, il est élu député (SFIO). Hostile au Rassemblement démocratique africain créé en 1946, il soutient pourtant l’idée de fédération en Afrique occidentale. Devenu Indépendant d’outremer en 1948, il rompt avec Gueye, jugé trop modéré, et gagne les élections de 1951. Il refonde le parti du regroupement africain, d’orientation modérée (autonomie dans le cadre d’une fédération), sur une base populaire (paysanne). Battu en 1956 par le candidat du RDA, il gagne cependant les premières élections législatives sénégalaises en 1957 et accède au gouvernement du pays. Il renoue alors avec Gueye pour créer l’Union progressiste sénégalaise. En 1960, après l’échec de la fédération avec le Mali, il devient le premier président du Sénégal indépendant. L’interdiction progressive des partis adverses (en 1964, l’UPS devient parti unique), l’emprisonnement du Premier ministre M. Dia, concentrent le pouvoir entre les mains de S. En 1968, le mouvement étudiant l’accuse d’être subordonné à l’impérialisme français ; en 1968-1969 il doit faire face à l’agitation ouvrière. En 1974, pour réduire la contestation, S. propose un pluralisme contrôlé, mais ne change pas sa politique économique. La libéralisation prudente de la vie politique lui permet, cependant, de se retirer en 1980, laissant pour successeur le président Abdou Diouf. Bibliographie : L.S. Senghor, Négritude et humanisme, 1964 ; A. Guibert, Léopold Sédar Senghor, 1979 ; F. Zucarelli, La Vie politique sénégalaise (1940-1988), 1988.
SENGHOR, Léopold Sédar (Joal, Sénégal, 1906-). Homme politique et écrivain sénégalais. Il fut président de la République du Sénégal après l'indépendance (1960-1980). Né dans une famille catholique de commerçants prospères, Senghor passa à Paris l'agrégation de grammaire. Prisonnier jusqu'en 1942 lors la Seconde Guerre mondiale, il fut élu député à l'Assemblée constituante sur la liste du Bloc africain soutenu par la SFIO (1945), puis réélu à l'Assemblée nationale (1946-1958). Ministre dans le gouvernement d'Edgar Faure (1955-1956), il fonda en 1956 la Convention africaine, puis l'Union progressiste sénégalaise (UPS) favorable au maintien des liens avec la France. Son parti obtint en 1959 la quasi-totalité des sièges à l'Assemblée du Sénégal, devenu République autonome au sein de la Communauté (1958). Élu président de la République après l'indépendance (1960), Senghor domina la vie politique sénégalaise durant près de 20 ans. Après avoir été le plus francophile des chefs d'État africains, il démissionna le 1er janvier 1981 au profit de son Premier ministre, Abdou Diouf. Poète tout au long de sa vie, Senghor a exprimé sa résistance à l'impérialisme politique et culturel de l'Occident {Hosties noires, 1948) et les richesses de la civilisation africaine {Chants d'ombres, 1945) où il définit la notion de « négritude ». Il est membre de l'Académie française.
♦ « En lui le poète ne peut être dissocié de l’homme déférer un pays, lui donner le goût de l’œuvre à accomplir, en faire une des capitales de l’amitié, former des élites, jeter des ponts entre deux univers et deux modes de pensée, c’est encore de la poésie, une poésie faite chair, vivante et vécue, inspirante autant qu’inspirée — la poésie d’une transmutation et d’une re naissance. » Armand Guibert.