SÉMANTIQUE

SÉMANTIQUE, adj. et n.f. (gr. sêmantikos « qui signifie »). ♦ 1° Adjectif. S'applique à tout ce qui concerne la signification des mots. ♦ 2° Substantif. Désigne la science des significations.

Science qui étudie le sens des mots.

Commentaire La sémantique est une discipline associée à la linguistique. Elle analyse les relations du signifiant et du signifié, les changements de sens (par restriction, extension, déplacement, assimilation), la synonymie, la polysémie, etc. La sémantique historique étudie l'évolution du sens des mots dans le temps.

Citation Nous devrions être aussi cruels envers les signes qu’ils le sont envers nous, au lieu de les faire signifier, par pure charité chrétienne. Toute notre sémiologie n’est que charité mal placée envers des êtres qui ne sont que des essences inhumaines et cannibales, avec leur hypocrisie sémantique (toujours l’air d’avoir du sens). Ce qu’il faut leur envier par contre, c’est leur intelligence, et leur opposer la même intelligence cynique. Pas de pitié envers les signes. Ne pas leur laisser l’alibi de leur clarté artificielle. Les prendre pour ce qu’ils sont : des produits subtils et dangereux de l’indifférence du monde à notre égard. Car les signes sont aussi archaïques que les pierres, mais d’une indifférence plus subtile, puisque c’est celle de leurs sens. (Jean Baudrillard, Cool Memories II, 1987-1990.)

Le substantif désigne la partie de la linguistique qui s’occupe de la signification des mots - soit d’un point de vue historique, soit d’un point de vue synchronique. L’adjectif s’applique à tout ce qui concerne la signification des mots.

♦ Étymologiquement, la sémiologie est la science des signes - et le premier usage du terme fut médical : il désigne alors l’étude des symptômes. Mais Saussure en prévoyait la constitution comme « science des signes au sein de la vie sociale... (qui) nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent », une telle science ayant un domaine plus vaste que la stricte linguistique.

R. Barthes en a précisé les méthodes, affirmant que « toute culture tombe sous le coup d’une science des significations » et que « les objets les plus utilitaires en apparence - la nourriture, le vêtement, le logement - et à plus forte raison ceux qui ont le langage comme support, comme la littérature - bonne ou mauvaise - les récits de presse, la publicité, etc., appellent une analyse sémiologique » ; mais il semble avoir ensuite renoncé à en poursuivre le développement. Depuis quelques années, la sémiotique en a pris la suite.

♦ Son fondateur, le logicien américain Charles S. Pierce, entendait étudier tous les systèmes de signes créés par l’homme, indépendamment - du moins à l’origine - du modèle linguistique. De nos jours, la sémiotique s’intéresse surtout aux rapports qu’entretiennent signes et symboles (au sens le plus large) avec l’inconscient et la production littéraire. Le terme est en français souvent synonyme de sémiologie et désigne parfois une sémiologie particulière (sémiologie de l’image, par exemple).

SÉMANTIQUE. 1° (n. f) Étude du langage considéré du point de vue du sens. Science du «signifié» des mots, de la façon dont les unités linguistiques produisent du sens en se combinant, de l’évolution des significations du vocabulaire au cours de l’histoire. La sémantique se distingue de la phonétique, de la syntaxe, de la morphologie ; mais elle doit en intégrer les données. 2° (adj.) Qui concerne le sens, la signification des mots, des unités linguistiques. On peut distinguer, dans l’étude d’un texte, le niveau sémantique, le niveau phonétique, le niveau syntaxique. Le champ sémantique couvre l’ensemble des significations que peut prendre un mot (en soi ou dans un contexte donné). À distinguer absolument du champ lexical (ensemble de mots concourant à la même signification globale).

Du grec sèmantikè (sous-entendu tekhnè), « art des significations ». Partie de la linguistique qui s’occupe de la signification des mots.

SÉMANTIQUE A | (n. f.) 1. — (Stricto) Fin xixe siècle, partie de la ling. qui étudie les significations et l’évolution du sens des mots (Bréal) ; (lato) d’où toute étude de la signification ling. 2. — (Ling.) Auj., partie de la ling. qui étudierait l’aspect signifié du langage de façon symétrique à celle dont la phonologie en étudie l’aspect signifiant. 3. — (Logique) Partie de la logique math, étudiant les règles et les conditions d’interprétation des systèmes formels : Syn. théorie des modèles, opposée à syntaxe ; pour les empiristes logiques (cf. Carnap), partie de la sémiotique étudiant les rapports entre les signes et ce qu’ils représentent (en ce sens, opposée à syntactique et pragmatique). B| (adj.) 4. — Qui concerne la signification. 5. — (Logique) Qui concerne l’interprétation des systèmes formels, c.-à-d. la théorie des modèles ; l’approche sémantique d’un système logique s’oppose à son approche syntaxique.