SEIGNEURIE
SEIGNEURIE II convient de faire la différence entre seigneurie banale et seigneurie foncière. La première est née au XIe siècle de la confiscation du pouvoir local précédemment dévolu au comte par des potentats locaux. En échange de la protection qu’ils offraient aux habitants d’un certain territoire leur échut la prérogative de rendre la justice, d’exiger la corvée et de lever diverses taxes (taille, droits banaux, etc.). Cette seigneurie de type politique fut aussi exercée par les alleutiers (Alleu), notamment par des établissements monastiques. Elle régressa notablement à partir du XIIe siècle, quand de vastes ensembles politiques se reconstituèrent, tels ceux du duc de Normandie, du comte de Flandre ou des Capétiens. La seigneurie foncière est une unité de gestion et d’exploitation économique de la terre, qu’elle soit constituée dans le cadre de la pleine propriété (alleu) ou de terres concédées en fiefs. Avec les rançons, elle constitue au départ la source essentielle de revenu des nobles. Mais ce revenu ira en s’érodant, et bien des familles de l’ancienne noblesse militaire vendront des seigneuries foncières. Leur rachat, même s’il cesse au XIIIe siècle de conférer automatiquement la noblesse quand la seigneurie comporte un fief, n’en deviendra pas moins l’un des moyens dont useront les riches bourgeois pour accéder à un mode de vie compatible avec l’anoblissement.
SEIGNEURIE. Au Moyen Âge, terre soumise à l'autorité d'un seigneur, en général un chevalier, parfois un évêque ou un abbé. La seigneurie était un grand domaine comprenant des forêts, des landes, des prés, des labours et des vignes. Elle était divisée en deux parties : la réserve que le seigneur gardait pour son propre usage et les tenures des paysans. Le seigneur possédait de nombreux droits issus du ban : droit de justice, droit de battre monnaie, péages, banalités, taxes sur les ventes dans les foires et les marchés mais aussi sur les ventes et la consommation de certaines denrées. Il percevait des impôts directs dont le plus important était la taille. Dès le XIIIe siècle, en raison des progrès de l'autorité royale, les seigneurs perdirent un grand nombre de leurs pouvoirs. Beaucoup de droits seigneuriaux, devenus symboliques pour l'essentiel, furent abolis le 4 août 1789. Voir Féodalité, Révolution française.