Seeckt, Hans von (Schleswig 1866-Berlin 1936) ; officier allemand.
Seeckt, Hans von (Schleswig 1866-Berlin 1936) ; officier allemand. Entré en 1885 dans l'armée prussienne, S. fait partie des officiers qui, au cours de la Première Guerre mondiale, ont acquis une grande influence au sein de l'état-major allemand. Lorsqu'en mars 1920 il est nommé chef de la direction de l'armée et succède au général Reinhardt, il a la réputation de posséder d'immenses capacités militaires. Son silence froid et hautain allié à une intelligence aiguë et à une morgue aristocratique rend distants ses rapports avec ses proches collaborateurs et ses subordonnés ; il réussit cependant à acquérir une autorité qui, bien plus qu'un chef militaire dans la tradition prussienne, en fait bientôt un substitut du monarque ainsi que le chef politique du corps des officiers. Au cours de ses six années de fonctions, il façonne la nouvelle Reichswehr. Il n'en fait pas seulement une troupe homogène et soumise, mais lui donne également pour règle de se tenir à l'écart de tous les événements politiques et l'isole comme un « État dans l'État » des forces républicaines. Au moment du putsch de Kapp (1920), de même que lors des émeutes de 1923, il défend la « neutralité » de la Reichswehr et refuse d'intervenir. Sur le plan personnel, S. reste à l'arrière-plan de la scène politique. Il n'exploite donc pas les pleins pouvoirs dictatoriaux qui lui sont accordés en novembre 1923 par transfert du pouvoir exécutif, mais s'en défait de son plein gré à la fin de février 1924. Il s'attend à une future passe d'armes, notamment avec la Pologne et la France, et s'appuie pour cela sur la Russie soviétique qu'il considère comme le partenaire de fait de l'Allemagne. Il met en oeuvre le réarmement dans une large mesure de son propre chef, en contournant les dispositions du traité de Versailles. Sa chute, après les manoeuvres de l'été 1926 auxquelles il avait de sa propre autorité laissé participer un prince Hohenzollern, marque la fin de sa carrière politique. La politique conduite par S. présente des tendances dangereuses qui se révélèrent surtout rétrospectivement ; il prépare la voie à des dirigeants qui purent se servir du renforcement et de l'indépendance de l'armée allemande comme d'un instrument docile au service de leurs objectifs.
Liens utiles
- Friedrich von Holstein1817-1909Ses contemporains traitaient d'" éminence grise " le conseiller-rapporteur du ministère desAffaires étrangères de l'Empire allemand.
- Hans Kelsen1881-1973Jurisite et philosophe du droit allemand, il est élève de Jellinek et de Max Weber.
- Werner Jaeger1888-1961Cet helléniste allemand émigré aux États-Unis en 1936 a proposé une explication de la culturegrecque comme orientée toute entière (y compris dans sa culture politique) vers la réalisationd'un idéal d'homme.
- Hans Urs von Balthazar1905-1988Théologien catholique suisse de langue allemande, il devient jésuite en 1929, jusqu'à safondation de l'Institut Saint-Jean en 1950.
- Hans Geiger1882-1945Physicien allemand, élève de Rutherford au Cavendish Laboratory.