science-fiction
science-fiction
Genre littéraire où l'auteur, donnant libre cours à son imagination, s'appuie sur les découvertes de la science pour façonner son univers fictif.
Commentaire Héritière du conte et du récit fantastique, la science-fiction part d'un postulat : l'auteur connaît le futur, et c'est à partir de ce futur qu'il évoque une époque révolue pour lui, mais prochaine pour ses lecteurs. Cette ambiguïté de statut permet à la science-fiction de jouer les prophètes et les moralistes, en montrant ce que la technologie peut engendrer, les dangers qui nous guettent, les bonheurs que nous pourrons connaître, et quel monde nous allons léguer à nos descendants. Aux origines de la science-fiction française, on trouve Cyrano de Bergerac, auteur de l'Autre Monde (vers 1650), et les utopistes des XVIIe et XVIIIe siècles. C'est cependant Jules Verne qui fait accéder la science-fiction au rang de genre populaire. Le XXe siècle s'y intéresse particulièrement : H.G. Wells, la Guerre des mondes ; Aldous Huxley, le Meilleur des mondes ; René Barjavel, Ravage -, etc. Fait remarquable, la science-fiction a investi autant l'espace proprement littéraire que le cinéma ou la bande dessinée, montrant par là sa très grande modernité.
Citation La science-fiction ! Selon certains, ce n'est qu'une sous-littérature, tout juste bonne à rassasier l'imagination des naïfs et des jobards, et qu'il conviendra de verser un jour au rayon des vaticinations et des chimères visant à soulever le voile de l’avenir. Pour d'autres, c'est la seule expression littéraire de notre modernité, de l'âge de la science, la dernière chance du romanesque et peut-être enfin la voie royale, conciliant l'imaginaire et la raison, vers une appréhension critique d'un futur impossible à prévoir en toute rigueur. (Demètre loakimidis, Histoires de planètes, introduction.)
SCIENCE-FICTION nom fém. - Genre littéraire qui se consacre à l’évocation d’un monde futur ou imaginaire se distinguant du nôtre par un usage différent ou une maîtrise supérieure de la science et de la technique. ÉTYM. : le mot vient de l’américain. La science-fiction semble un genre propre à la littérature du XXe siècle. Cependant si l’on considère que l’un de ses thèmes de prédilection est le voyage dans l’espace, rien n’interdit de considérer déjà comme des textes de science-fiction l’Histoire comique des Etats et Empires de la Lune (1656) de Cyrano de Bergerac, voire La Divine Comédie de Dante. Une définition plus rigoureuse nous amène cependant à distinguer la science-fiction du merveilleux et du fantastique en soulignant que l’impossible et l’imaginaire n’y sont jamais le produit d’un pouvoir surnaturel mais toujours le résultat rationnel d’un usage différent ou d’un état supérieur des sciences et des techniques. À la base de chaque récit de science-fiction, on trouve une hypothèse de cet ordre : « Qu’adviendrait-il si la science nous permettait, dès aujourd’hui ou dans un futur lointain, de coloniser des planètes lointaines, voyager dans le temps, construire des robots, etc. ?» L’hypothèse doit en principe être éclaircie par l’écrivain qui se doit de soumettre au lecteur une justification scientifique - aussi abracadabrante soit-elle - de l’hypothèse qu’il avance. Plus que le caractère vraisemblable ou non de l’hypothèse de départ, la qualité d’un bon texte de science-fiction dépend de l’ingéniosité et de la cohérence des conséquences qui sont tirées de celle-ci. D’où le caractère souvent passionnant de certains récits relatifs au voyage dans le temps et qui confrontent le lecteur avec de vertigineux paradoxes. Définie ainsi, la science-fiction remonte moins à Dante et à Homère qu’à Jules Verne (Vingt Mille Lieues sous les mers, Voyage au centre de la Terre) et H.G. Wells (La Machine à explorer le temps, La Guerre des mondes). Elle s’est développée de manière considérable au XXe siècle et a donné naissance à quelques œuvres majeures parmi lesquelles il faut distinguer notamment celle de Ray Bradbury (Les Chroniques martiennes et Fahrenheit 451), le 1984 de Orwell et Le Meilleur des mondes de Huxley qui n’utilisent le masque de la science-fiction que pour se livrer à une critique extrêmement sévère des travers de la civilisation technique. L’essentiel relève cependant de la littérature commerciale et constitue plus la matière d’une analyse sociologique que véritablement littéraire. La science-fiction constitue sans doute l’une des vraies mythologies de notre temps et l’un des rares discours populaires à avoir engendré de nouvelles légendes pour notre époque : extra-terrestres, robots, voyages intergalactiques, etc. La nature populaire de la science-fiction explique que celle-ci se soit développée ailleurs que dans la littérature : cinéma (du Voyage dans la Lune de Méliès à La Guerre des étoiles), bande dessinée (de Superman à Druillet), télévision (de La Quatrième dimension à Star Trek).
—► Fantastique