SCIENCE
SCIENCE, n.f. (lat. scientia « connaissance », « science »). ♦ 1° a) Synonyme de « savoir » (la science infuse), b) Ensemble de connaissances rationnellement organisées sur lesquelles tous les hommes sont d'accord ; c) Haute compétence dans un domaine particulier ; d) Savoir inné et sûr qui règle la conduite. En ce sens, on dit que les instincts comportent une science. ♦ 2° Il faut distinguer un sens ancien et un sens moderne du mot science. Chez Platon, il s'agit du degré le plus élevé de la connaissance, celui par lequel on échappe à toutes les illusions. Pour Aristote, la science s'oppose à l'opinion. Elle est universelle et procède par propositions nécessaires. Nous connaissons une chose par science quand nous savons qu'elle ne peut pas être autrement. La science complète connaît la cause et la raison des choses. La philosophie première est la science par excellence. Il y a des sciences déductives comme la logique ou les mathématiques, et des sciences inductives qui comportent des difficultés, parce qu'il s'agit de retrouver l'universel à partir de l'observation du particulier. Mais on peut faire la science des êtres naturels. — Au Moyen Age, le mot science a encore un sens très fort. Il signifie, pour saint Thomas « conformer son esprit à la chose ». Et, au XVIIe siècle, pour Descartes, la science est une connaissance dont on ne peut pas douter. Kant l'entend toujours ainsi, mais, pour lui, la science ne porte que sur des phénomènes. À l’époque moderne, nous appelons science la connaissance non seulement descriptive, mais explicative d’une certaine catégorie de phénomènes. Nous parlons des sciences, qui ont pour objet les diverses catégories de phénomènes. Auguste Comte a classé les sciences, depuis les mathématiques jusqu'à la sociologie, dans un ordre de complexité croissante, et de généralité décroissante. La science moderne est expérimentale. Elle porte sur des phénomènes. Elle repose sur l'observation. Elle vise l'établissement de lois par le moyen de l'expérimentation. ♦ 3° On parle tantôt des sciences, tantôt de la science. Les sciences sont les différentes sciences telles que nous venons de les définir. La science désigne soit l'ensemble des sciences positives, soit tout procédé de connaissance qui utilise des méthodes scientifiques. Avec une majuscule, la Science désigne le savoir positif personnalisé et idéalisé.
science, fait de connaître. — La science peut désigner une connaissance théorique (mathématique, par exemple) aussi bien qu'une habileté pratique, une technique. Le terme peut signifier plus généralement, l'ensemble des sciences (c'est-à-dire, pour suivre la classification d'Auguste Comte : mathématique, astronomie, physique, chimie, biologie et sciences humaines). L'histoire des sciences révèle que la mathématique fut la première à apparaître (Antiquité grecque et même égyptienne), et les sciences humaines, les dernières; si l'on considère leur objet, la mathématique paraît la science la plus simple, et la science humaine — la « sociologie » —, la plus complexe. — L'étude philosophique des sciences se nomme l'épistémologie. On distingue les sciences de la nature et les sciences de l'homme (fondées par Dilthey en Allemagne, par Auguste Comte en France) : les premières sont « analytiques », et leur but est de donner une expression mathématique des « lois », ou rapports constants entre les phénomènes; les secondes sont « compréhensives » et relèvent du sentiment et non de la mesure objective. Les sciences se distinguent de la philosophie en ce que leur vocation est de connaître la matière, tandis que celle de la philosophie est de connaître l'esprit (Bergson), les « sciences de l'homme » (psychologie, sociologie) restant à cheval entre la science et la philosophie proprement dite.
SCIENCE, n. f. 1° Savoir, culture ou savoir-faire d’une personne, d’une société. 2° Ensemble organisé de connaissances objectives, établies selon une démarche rationnelle, dans un domaine déterminé (une science), ou au niveau le plus général (la science).
• Le mot science, au sens actuel, renvoie à deux aspects : — d’une part, au contenu de la ou des sciences en question : celui-ci ne doit comporter que des connaissances objectives, exactes, cohérentes, présentant de la réalité concrète ou abstraite des lois stables et vérifiables ; — d’autre part, à la démarche scientifique, fondée sur la raison, sur l’observation, sur l’approche méthodique des faits, sur la rigueur logique de l’interprétation.
• En ce sens, la connaissance scientifique s’oppose aux autres formes du savoir humain : l’expérience individuelle (partielle et subjective), l’intuition artistique (intérieure, invérifiable), la connaissance philosophique (fruit de la réflexion, non quantifiable), la conviction religieuse (issue de l’évidence intérieure, non démontrable par la raison ou l’expérimentation). Une mention spéciale peut être accordée aux «sciences humaines» (psychologie, sociologie, anthropologie, etc.) : bien que celles-ci recourent à des formulations chiffrées et à des données statistiques, leurs lois et leurs théories ne présentent évidemment pas la même fiabilité que celles des «sciences exactes»; cependant, elles ont bien un caractère scientifique par leurs démarches méthodiques, et par la rigueur avec laquelle elles fondent sur des faits leurs interprétations.
Science
Du latin scientia, « connaissance » (dérivé de scire, « savoir »). - Chez Platon, connaissance rationnelle portant sur l’essence du réel (par opposition à l'opinion, qui porte sur les apparences). - Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d’être vérifiées par l’expérience (exemple : la physique, la biologie). • On distingue traditionnellement les sciences formelles, qui opèrent sur la forme des raisonnements, indépendamment de leur contenu (logique et mathématique), les sciences empiriques, qui reposent en grande partie sur l'expérience (physique, chimie, biologie) et les sciences humaines, qui ont pour objet l'homme dans ses différentes dimensions (psychologie, sociologie, histoire, économie politique). • Pour Aristote, « nous estimons posséder la science d'une chose d'une manière absolue [...] quand nous croyons que nous connaissons la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu'en outre il n'est pas possible que la chose soit autre qu'elle n'est ».
Science. Sciences
1 Science et esprit scientifique au service de la connaissance et du progrès (cf. Raison, Progrès, Civilisation) : Descartes, Discours de la méthode; Bayle, Pensées sur la comète; Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes; Montesquieu, Lettres persanes; Voltaire, Lettres philosophiques; Micromégas; Diderot, Encyclopédie.
2 Critique des sciences : Rousseau, Discours sur les sciences et les arts; Flaubert, Bouvard et Pécuchet; France, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard.
3 Conflit de la science et de la religion : Flaubert, La Tentation de saint Antoine; Martin du Gard, Jean Barois; Duhamel, Chronique des Pasquier; cf. Tibre pensée. 4 Anticipation scientifique (science-fiction). Un précurseur : Jules Verne {De la Terre à la Lune).
SCIENCE (n. f.) 1. — (Lato) Connaissance ; savoir, au sens 1, sagesse, au sens 1 ; (stricto) savoir certain et obtenu par raisonnement ; opposée à opinion, croyance, foi. 2. — Ensemble de connaissances concernant un objet part., produit selon certaines règles, et accessible à tous en droit sinon en fait ; ~ théorie, opposée à technique. 3. — Système des connaissances. « C'est seulement comme science, ou comme système, que le savoir est effectivement réel, et c'est seulement ainsi qu'il peut être présenté » (Hegel). 4. — Ensemble complexe constitué par des institutions (académies, laboratoires), des vecteurs privilégiés de communications (revues, congrès), des travailleurs spécialisés, ayant pour fonction de produire et de conserver certaines connaissances. Rem. : au sens propre, on a coutume de réserver le nom de science à certaines connaissances, mais, auj., lorsqu’on parle de responsabilité de la science, du jugement de la science, etc., il ne s’agit pas toujours d’une hypothèse ou d’une allégorie : on entend désigner par là non seulement les connaissances scientifiques, mais le système qui concourt à leur production, d’où le sens 4. 5. — Toute connaissance conforme à certaines normes ; (en part.) pour les positivistes, toute connaissance des lois (au sens 4) de la nature obtenue par expérimentation et calcul mathématique. 6. — Science exacte, expérimentale : cf. ces mots. 7. — Sciences humaines : ensemble des disciplines ayant pour objet l’homme, par opposition à la nature, c.-à-d. son comportement psychique, son langage, la société, l’histoire, etc. ; Syn. sciences morales, sciences de l'esprit. 8. — Scientifique : a) Qui concerne la science, b) Chercheur spécialisé travaillant dans un institut ou organisme de recherche. 9. — Scientisme : toute doctrine qui pose que la seule connaissance valable est celle que procurent les sciences, en part, les sciences physico-chimiques ; toute doctrine qui considère la méthode des sciences physico-chimiques comme la seule valable (souv. péj.) ; Syn. positivisme.
SCIENCE
1. Sens courant : habileté, maîtrise d’un métier ou d’une technique (avoir une grande science de la versification). 2. Système de connaissances discursives ayant un domaine particulier et établissant les relations nécessaires qui existent entre les phénomènes — physiques ou humains — étudiés. Chaque système constitue une science (la physique est une science ; les sciences humaines ) mais on parle aussi de la science : - soit comme l’ensemble des sciences regroupant les sciences formelles (logique et mathématique), les sciences de la nature et les sciences de l’homme, - soit comme l’attitude scientifique qui leur est commune (démarche rationnelle, visée d’objectivité...).
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