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Schopenhauer: Sublime (Das Erhabene)

Sublime (Das Erhabene)

• Le sublime est l’une des modalités de la contemplation esthétique. À la différence du beau, il suppose : 1- que les « objets, dont les formes significatives nous invitent à la contemplation, se trouvent dans un rapport d’hostilité avec la volonté telle qu’elle se traduit dans son objectité, c’est-à-dire avec le corps humain » (M, p. 259) ; 2- que cette hostilité soit elle-même surmontée. Le sujet se trouve alors « dans un état de ravissement (Erhebung = exaltation), et c’est pour cela que l’on appelle sublime (erhaben) l’objet qui occasionne cet état » (M, p. 260).

•• « Voici ce qui distingue le sentiment du sublime de celui du beau : en présence du beau, la connaissance pure se dégage sans lutte » (ibid.). Tandis que dans l’expérience du sublime nous devons « nous arracher consciemment et violemment » (ibid.) à la menace que représente l’objet pour notre volonté, et c’est de la conscience de notre supériorité que naît l’exaltation sublime.

••• La position de Schopenhauer est assez proche de la thèse kantienne, telle qu’elle se trouve exposée dans la troisième Critique. Les exemples qu’il produit — nature ennemie, sauvage, rochers escarpés, orage, mer en furie, etc. sont d’ailleurs ceux de Kant. « Malgré tout, dans l’explication de la nature intime de cette impression, nous nous séparons complètement de lui, et nous ne faisons intervenir ni réflexions morales, ni hypothèses tirées de la philosophie scolastique » (M, p. 264).

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