SCHOPENHAUER : LA SOCIÉTÉ BRIDE L’INDIVIDU
[caption id="attachment_1429" align="alignleft" width="220"] Schopenhauer[/caption]
SCHOPENHAUER : LA SOCIÉTÉ BRIDE L’INDIVIDU
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Toute société est faite d'êtres qui sont unis par des liens déterminés. Ces liens ne sont pas sans effet sur les individus qui composent une collectivité donnée. Schopenhauer développe ici l'idée que plus un individu a de valeur, moins il supporte la vie sociale qui limite sa liberté et bride son développement.
« Et tout d’abord toute société exige nécessairement un accommodement réciproque, une volonté d’harmonie : aussi, plus elle est nombreuse, plus elle devient fade. On ne peut être vraiment soi qu’aussi longtemps qu’on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n’aime pas la liberté, car on n’est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d’autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c’est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s’y pèse à sa vraie valeur. »
Schopenhauer, Aphorismes, Alcan p. 174.
ordre des idées
1) Ce qu'implique le concept même de vie sociale : une adaptation de soi aux autres [ par le respect de règles communes, morales, religieuses, juridiques, sans lesquelles la vie sociale disparaîtrait sous l'effet de l'égoïsme ].
2) Conséquence sur l'individu de ces liens qu’impose l'existence sociale : — le sacrifice de soi, du moi authentiquement individuel, par opposition au moi socialisé, aliéné aux contraintes sociales ; — la restriction de sa liberté individuelle, limitée par celle des autres.
3) Conséquence corollaire sur le goût de la solitude : son importance révèle à chacun la valeur réelle de son moi individuel, parce qu'il est proportionnel à cette valeur.
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