Databac

Schopenhauer et le bonheur

De 2 choses l’une = soit nous désirons et nous souffrons de ne pas posséder l’objet du désir, soit nous possédons l’objet convoité et nous nous ennuyons
Idem pour la sexualité et l’amour = le noble sentiment amoureux n’est qu’une ruse de l’instinct et de la reproduction. « Ainsi, chaque amant se trouve-t-il leurré après l’achèvement du grand-œuvre, car le mirage a disparu, qui faisait de l’individu la dupe de l’espèce. » (Schopenhauer). La recherche du bonheur est l’illusion suprême = l’individu s’imagine être fin en soi, alors qu’il n’est qu’un moyen de l’espèce. Amour = masque social de l’instinct sexuel, stratagème de la nature pour se perpétuer dans le temps. L’amour est un mensonge, une illusion, un fantasme (du latin “phantasma » (« fantôme », « spectre »).


Schopenhauer: « Il n’y a qu’une erreur innée: celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux. » La réalité première est bien la souffrance. Seule la douleur, pour Schopenhauer, est investie d’une sorte de positivité: « Nous sentons la douleur, mais non l’absence de douleur, le souci, mais non l’absence de souci, la crainte mais non la sécurité. » On le sait la vue ne peut faire le bonheur que de l’aveugle.
La douleur se fait plus sentir que le plaisir. Ainsi, l’existence oscille alors tel un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui: « La vie n’admet point de félicité vraie, elle est foncièrement une souffrance aux aspects divers, un état de malheur radical. ».


Schopenhauer reste fidèle à Platon en définissant le désir comme manque, comme négativité, donc comme forme de souffrance. Dont le plaisir constitue la délivrance, de très courte durée cependant car il laisse rapidement la place à l’ennui ou vacuité d’être. LE BONHEUR EST IMPOSSIBLE.


↑↑↑ Vidéo : le désir chez Schopenhauer : https://www.youtube.com/watch?v=CGH15g_sYJo ↑↑↑

Comment se libérer de la tyrannie des désirs ?
Solution de Schopenhauer = Suicide moral ou « Nirvana »: négation du vouloir-vivre, du désir. Voie de l’ascétisme comme exténuation de la volonté et renoncement à la vie. Mais refus du suicide physique: « Celui qui se donne la mort voudrait vivre; il n’est mécontent que des conditions dans lesquelles la vie lui est échue. ». Refus du suicide par... désespoir. // Cioran: seuls les optimistes se suicident. Camus, dans « Les Justes »: « Pour se suicider, il faut beaucoup s'aimer. »




Peut-être que l’expérience amoureuse, l’amitié sont susceptibles de se rapprocher du bonheur ? Mais il n’est pas d’amour qui ne comporte aussi l’expérience de la souffrance (trahison, séparation, deuil). L’amour rend vulnérable.



Liens utiles