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Schopenhauer: Caractère intelligible

[caption id="attachment_1429" align="alignleft" width="220"]Schopenhauer Schopenhauer[/caption]

Caractère intelligible

• Le caractère intelligible est « la volonté de l’homme en tant que chose en soi » (EL, p. 160).

•• Il « coïncide avec l’idée, ou, plus particulièrement, avec l’acte de volonté primitif qui se manifeste dans l’idée » (M, p. 205), elle-même définie comme une objectité immédiate de la Volonté. Ces manifestations originaires de la Volonté se nomment « Forces » dans le monde inorganique, « Espèces » dans le règne de la vie, et « Caractères intelligibles » en l’homme, qui apparaît, à cet égard, « comme une manifestation particulière et caractérisée de la volonté, dans une certaine mesure, comme une idée particulière » (M, p. 177, eine eigene Idee, une idée personnelle).

••• La distinction entre le caractère intelligible et le caractère empirique est empruntée à Kant, qui définit le second comme le « schème sensible » du premier. Schopenhauer y voit l’un des « deux diamants de la couronne kantienne », le premier étant la distinction entre le phénomène et la chose en soi. Kant démontre là « son immortel mérite d’une manière particulièrement éclatante » (M, p. 205), et « cette théorie appartient à ce que ce grand homme, et je dirai même à ce que toute l’humanité a jamais produit de plus beau et de plus profond » (EL, p. 159). Il n’en reproche pas moins à Kant d’avoir indûment établi un lien de causalité entre les deux caractères — Kant parle effectivement d’une « causalité intelligible », de la « causalité d’une chose en soi » —, alors que la relation de causalité doit être strictement limitée à la sphère phénoménale. « Ce n’est pas en traitant de la cause et de l’effet qu’il faut étudier, comme le fait Kant, le rapport de la volonté à sa manifestation phénoménale (c’est-à-dire du caractère intelligible au caractère empirique) ; car ce rapport est absolument distinct de la relation causale » (M, p. 637). « Il faut prendre le caractère intelligible en chacun de nous comme un acte de volonté, extérieur au temps, donc indivisible et inaltérable ; cet acte, déployé dans le temps et l’espace et selon toutes les formes du principe de raison suffisante c’est le caractère empirique, qui se révèle aux yeux de l’expérience par toute la conduite et par tout le cours de l’individu dont il s’agit » (M, p. 368).

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