Schober, Johannes (Perg 1874-Wiener-Baden 1932) ; chancelier autrichien.
Schober, Johannes (Perg 1874-Wiener-Baden 1932) ; chancelier autrichien. Il est caractéristique de la tradition administrative de la vieille Autriche qu'au cours de la phase décisive du développement de la première République autrichienne, ce ne soit pas un parlementaire de carrière lié à un parti, mais un fonctionnaire non politisé qui soit devenu chef de l'exécutif. Dixième enfant d'un fonctionnaire de l'Etat en Haute-Autriche, S. incarne le type du fonctionnaire de l'époque de François-Joseph, conscient de ses devoirs, fidèle à l'Etat nationaliste, catholique et libéral. Dès 1913 il est chargé de la direction de la police étatique ; en juin 1918, il prend la tête de la direction de la police de Vienne et demeure à ce poste même après l'effondrement de l'Empire. C'est grâce à son calme et à sa fermeté que la transition vers la République s'effectue sans incident et que la tentative de putsch communiste de 1919 est étouffée dans l'oeuf. Par son rôle, il est reconnu par tous les groupes politiques comme représentant du camp national et il se trouve ainsi prédestiné à diriger le cabinet de fonctionnaires formé en 1921. Chancelier et ministre des Affaires étrangères, il tente vainement d'empêcher la perte de Sopron au profit de la Hongrie et de limiter les inévitables concessions à la Tchécoslovaquie. Après sa démission en 1922, il redevient président de la police et prend des mesures énergiques pour réprimer les émeutes du 15 juin 1927 qui mettent fin aux bonnes relations qu'il entretenait jusque-là avec la social-démocra-tie. Sa méfiance à l'égard de Seipel, qui s'aggrave à partir de 1922, se transforme en animosité ouverte. Son passage à la Chancellerie, de 1929 à 1930, permet, par contraste avec la politique de lutte rigoureuse contre les socialistes menée par Seipel, d'enregistrer un apaisement considérable en politique intérieure, surtout avec la loi anti-terreur adoptée au printemps 1930, et d'obtenir d'importants succès en politique extérieure avec la levée, à la conférence de La Haye, de l'obligation de réparations de l'Autriche. En 1929, il obtient le consentement des socialistes à une révision de la Constitution qui renforce la position du président et permet dans une large mesure de surmonter la situation de guerre civile larvée. Entre-temps, S. est renversé du fait des intrigues de Seipel, après avoir refusé le coup d'Etat réclamé par les Heimwehren et les revendications des chrétiens-sociaux relatives à la politique du personnel. En sa qualité de chef du « bloc de l'économie nationale » qu'il constitue alors, il devient vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Ender et convient en mars 1931, avec Curtius, ministre des Affaires étrangères allemand, d'une union douanière germano-autrichienne, qui échoue cependant devant la protestation de la SDN et nuit considérablement à sa réputation politique. Sa démission au début de 1932 marque la fin à la fois de la collaboration des sociaux-chrétiens et des partisans de la Grande Allemagne, qui prennent de plus en plus de poids sous l'influence nationale-socialiste, et d'une politique soutenue par une véritable volonté d'entente entre les camps socialiste, nationaliste et chrétien-social.
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