Schizophrénie
Schizophrénie Terme introduit par Bleuler pour désigner un groupe de psychoses. Cet ensemble avait déjà été isolé par Kraepelin sous le nom de démence précoce. Elle se distingue de la paranoïa au sens classique car elle comporte toujours un élément central, la discordance ou dissociation. Il peut y avoir un délire ou non. Si Freud n’a pas adhéré tout à fait au terme créé par Bleuler, il a néanmoins reconnu l’existence de deux grands groupes de psychoses, pouvant se combiner de façon diverse, mais effectivement distinctes. Ce qui spécifie cette catégorie est un désinvestissement de la réalité et un surinvestissement des représentations. Pour lui, la schizophrénie témoigne d’une fixation à un moment du développement antérieur à la paranoïa.
SCHIZOPHRÉNIE
Terme formé par Bleuler, et dont l’étymologie grecque renvoie assez à l’idée de morcellement, de clivage. La schizophrénie, étudiée par Bleuler, est marquée par le processus de dissociation de la pensée.
Freud, qui n’a pas consacré autant de travaux théoriques à la schizophrénie qu’à la paranoïa, par exemple, la range avec celle-ci dans la classe des névroses narcissiques (c’est-à-dire des psychoses). Comme la paranoïa, la schizophrénie résulterait d’un repli de la libido sur le moi", dans une organisation autoérotique cependant plus archaïque que celle de la paranoïa. Lacan insiste sur le rôle de la forclusion du nom-du-père\ sur la carence de la métaphore originelle dans le délire hallucinatoire du schizophrène.
Actuellement divisée par la psychiatrie en deux sous-groupes peut-être totalement hétérogènes - la schizophrénie délirante et la schizophrénie déficitaire-, cette maladie présente un tableau clinique qui n’est pas toujours très clair. Y prédominent l’incohérence de l’action, de la pensée et de l’affectivité, la perte de contact avec la réalité, le délire (le délire schizophrénique est sans logique apparente, contrairement au délire paranoïaque) et la chronicité de la maladie.
schizophrénie, psychose survenant surtout chez les individus jeunes, caractérisée par la perte du sens du réel (désadaptation) et un mode de pensée comparable à celui du rêveur (autisme). — Son signe fondamental est une suppression des sentiments (« inaffectivité »). Le schizophrène est maniéré, bavard (bavardage caractérisé par l'emploi hors de propos de termes abstraits, techniques, recherchés), indifférent. La schizophrénie exige l'hospitalisation dans un service spécialisé. Il ne faut pas la confondre avec la schizoïdie, qui est une tendance à la schizophrénie, mais un état normal, une simple prédisposition qu'on trouve généralement chez les sujets de type dolichocéphale, dont le visage est allongé, maigre, aux cheveux blonds (s'oppose à la constitution cycloïde). La vie de Van Gogh illustre un cas de schizophrénie.
SCHIZOPHRENIE. Le terme est dû au psychiatre suisse Bleuler. Il date de 1911. Avant cette date la maladie est dénommée démence précoce. Bleuler veut ainsi mettre l’accent sur un des éléments les plus caractéristiques de cet état : la dissociation des éléments de la personnalité. C’est une psychose qui apparaît chez les adolescents et les adultes jeunes, rarement à un âge plus avancé. Il y a des formes infantiles : Considérée comme une psychose évoluant fatalement vers la démence (Kraepelin la nomme démence précoce), la schizophrénie a bénéficié des derniers apports de la thérapeutique psychiatrique :
a) psychothérapique ;
b) chimiothérapique.
Frappé par la symptomatologie tout à fait spécifique de cet état où coexistent des symptômes caractéristiques de la maladie et d’autres retrouvés dans différentes maladies, Bleuler lui décrit des symptômes :
a) fondamentaux ;
b) accessoires et inconstants.
Les symptômes constants sont :
1. La dissociation dans tous les domaines du psychisme : barrages, inhibitions, blocages de la pensée, pensée incohérente, disloquée.
2. L’ambivalence qui se manifeste dans le domaine idéique, affectif, volitionnel et du comportement. (Voir : Ambivalence.)
3. L’autisme qui est un repliement total sur soi-même avec désinsertion du monde réel. Le malade vit dans sa tour d’ivoire. (Voir : Autisme et Syntonie.)
4. L’irruption de l’inconscient, de fantasmes dans la conscience du sujet qui vit ainsi sa vie onirique, détaché du monde extérieur.
Dans son ouvrage Les névroses (édition originale 1928), Adler cite le cas d’un jeune schizophrène de 18 ans, en explique l’étiopathogénie et fournit des indications quant à la technique thérapeutique. Grâce à Delay, Deniker, Laborit, la chimiothérapie des schizophrènes (1952) a transformé le statut de ces sujets.
SCHIZOPHRÉNIE (Du grec schizein : fendre, et phrén- : esprit.) Terme mis au point par Bleuler en 1911 pour nommer plus précisément l’ancienne « démence précoce ». Le malade est séparé du réel dans la mesure où son rapport aux choses et aux êtres est perturbé, mais aussi parce qu’il peut, dans les cas les plus graves, finir par perdre tout schéma corporel et ne plus reconnaître son propre visage dans un miroir. Le schizophrène privilégie le monde intérieur sur les relations sociales : incapable d’assurer un travail régulier, il s’isole de plus en plus nettement dans son univers, sans même chercher à le faire connaître. ♦ On a pu affirmer que la schizophrénie était la maladie mentale du XXe siècle, notamment parce qu’elle semble devenir fréquente, non seulement dans les pays industrialisés, mais également dans les pays en voie de développement (où les individus sont en particulier confrontés aux normes de deux cultures divergentes). On lui a cherché en vain des causes physiologiques ; il semble qu’elle puisse avoir pour origine une carence affective dans l’enfance du sujet - mais elle est de plus en plus perçue comme un indice fondamental de mal être social. L’antipsychiatrie admet en particulier que le réputé schizophrène pourrait bien être le seul individu radicalement « sain », puisque sa rupture par rapport aux exigences de la société signifierait d’abord son refus de les accepter, comme insupportablement aliénantes.