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Scharnhorst, Gerhard Johann David von (Bordenau an der Leine, Hanovre, 1755-Prague 1813) ; réformateur de l'armée prussienne.

Scharnhorst, Gerhard Johann David von (Bordenau an der Leine, Hanovre, 1755-Prague 1813) ; réformateur de l'armée prussienne. La grande réforme de l'armée prussienne, incluse dans le programme de réforme de Stein, porte au premier chef la marque de l'oeuvre et de la personnalité de S. Issu d'une famille de simples paysans de Basse-Saxe - son père est maître de poste -, S. entre en 1773 à l'école militaire de Wilhelmstein et commence sa carrière dans l'armée du Hanovre dont il devient en 1778 instructeur. Professeur à partir de 1783 à l'école d'artillerie avec le grade de lieutenant, il participe de 1792 à 1795 à la guerre des Pays-Bas contre les armées françaises. Mais sa promotion est bloquée au grade de lieutenant-colonel par ses origines roturières. En 1801, S., s'appuyant sur la réputation acquise en tant qu'auteur de manuels militaires, offre, moyennant le grade de général et une promesse d'anoblissement, ses services au gouvernement prussien qui lui confie la direction de la future École de guerre, et après son anoblissement en 1804 la formation du prince héritier. Exerçant une grande influence sur ses élèves Boyen et Clausewitz, il tente d'instiller à l'armée prussienne les connaissances qu'il a acquises à la faveur des guerres révolutionnaires et de réaliser entre l'héritage du grand Frédéric et celui des éléments jacobins une synthèse dont témoigne le grand mémoire rédigé en avril 1806. Seul l'effondrement de la Prusse en 1806-1807 ouvre la voie à des réformes d'ensemble. Placé à la tête de la politique militaire de la Prusse, président de la commission de réorganisation militaire qui procède à une épuration de l'armée, adjudant général du roi, puis directeur à partir de 1808 du nouveau département de la Guerre (même s'il ne porte pas formellement le nom de ministre), et après que Napoléon Ier a exigé son renvoi en 1810 chef d'état-major, il travaille avec Gneise-nau, Boyen, Charles Guillaume Georges von Grollmann (1777-1843) et Stein à la mise en oeuvre de la réforme de l'armée. Par la formation rapide en un mois des recrues, encore appelée le système des Krümper, il cherche tout d'abord à tourner, par la formation d'une puissante réserve, la limitation de l'armée permanente prussienne à 42 000 hommes imposée par Napoléon Ier. Pour atteindre le but qu'il se fixe, c'est-à-dire « unir plus intimement l'armée et la nation », il est fondamental à ses yeux d'introduire le service militaire obligatoire, de compléter l'armée régulière par une milice nationale, et d'abolir le privilège nobiliaire d'accès aux grades supérieurs au bénéfice d'un système d'examens ; parallèlement sont créés l'École de guerre et le grand état-major. Les ordonnances provisoires de 1813, reprises plus tard dans la loi sur l'armée de Boyen, concrétisent cet objectif et font du « peuple en armes » un des instruments les plus efficaces des guerres de libération. Leur ambiguïté n'apparaîtra que par la suite avec le conflit engagé par Guillaume Ier sur la réorganisation de l'armée et qui débouchera sur la nomination de Bismarck, jusqu'aux questions soulevées au XXe siècle par la notion de mobilisation générale. En dépit de ses réformes, S. reste un royaliste conservateur. Contrairement aux autres réformateurs, il reste en Prusse en 1812, témoignant ainsi de son dévouement personnel à Frédéric-Guillaume III, qui apprécie son caractère érudit, impavide et tranchant. Chef d'état-major général de Blücher dont il dresse le plan de campagne, « l'homme qui a fourni les armes de la lutte de libération » meurt en juin 1813, d'une blessure reçue à Lützen, au retour d'une mission diplomatique visant à convaincre l'Autriche d'entrer en guerre. Théoricien attaché à l'étude des cas concrets et à l'esprit d'offensive, ce roturier talentueux est le fondateur de l'armée allemande moderne et le premier inspirateur de Clausewitz. Bibliographie : M. Lehmann, Scharnhorst, 2 t., Leipzig, 1928 ; P. Roques, Adversaires prussiens de Napoléon : Blücher, Scharnhorst, Gneisenau, 1928.



SCHARNHORST, Gerhard von (Bordenau, Hanovre, 1755-Prague, 1813). Général prussien, il fut, avec Gneisenau, le grand réorganisateur de l'armée prussienne après la paix de Tilsit signée avec Napoléon Ier. Officier du Hanovre, anobli en 1804 par Frédéric-Guillaume III, il combattit sous les ordres du duc de Brunswick lors de la campagne de 1806 et fut blessé à la bataille d'Auerstedt. Président de la commission de réorganisation de l'armée prussienne (1807), puis ministre de la Guerre ( 1808), il tourna la limitation d'effectifs (42 000 hommes) imposée par Napoléon en convoquant tour à tour un certain nombre de recrues pour une période très courte, formant des réserves par une instruction rapide. Il transforma ainsi profondément les cadres de l'armée, ouvrant à tous - en principe - le corps des officiers, renforçant la discipline et faisant de l'armée prussienne le creuset d'un nouveau patriotisme. Il fut blessé mortellement à Lützen. Schamhorst fut aussi excellent professeur et eut pour élève Clausewitz.

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