Scala, della ; seigneurs de Vérone aux xiiie-xive siècles.
Scala, della ; seigneurs de Vérone aux xiiie-xive siècles. L'essor de la famille « della Scala » (en latin Scaligeri) à Vérone commence avec Mastino della S., qui, après la mort d'Ezzelino da Romano, devient podestat, autrement dit recteur et juge, de la ville (1260). En 1262, il devient capitaine du peuple (chef des représentants du « peuple » dans la commune, avec attributions militaro-judiciaires), puis seigneur (signore, exécutif suprême placé au-dessus des institutions ordinaires), jusqu'à sa mort en octobre 1277. Son frère et successeur, Alberto, qui a été podestat sous la « seigneurie » de Mastino, lui succède jusqu'à sa propre mort en septembre 1301, suivi peu de temps par ses fils Bartolomeo [1301-1304] et Alboino [1304-1311]. Les S. affermissent leur pouvoir après une conspiration (1299) et tissent un important réseau d'alliance : Alberto marie sa fille Costanza à son ancien ennemi Obizzo II d'Este (Ferrare), son fils Alboino à Caterina Visconti et ses deux autres fils Bartolomeo et Cangrande à deux filles de Conrad d'Antioche, petit-fils de Frédéric IL Alliés des Bonacolsi de Mantoue, tenant le parti gibelin, les S. étendent leur pouvoir bien au-delà de Vérone. Sous Bartolomeo, Dante trouve refuge à Vérone (1303), où il fait surtout un long séjour de 1313 à 1318. La famille est au sommet de son pouvoir sous Cangrande, qui, associé à son frère Alboino en 1308 arrive au pouvoir en octobre 1311, à l'âge de vingt ans. La dignité de capitaine du peuple, plusieurs fois attribuée à vie, est devenue héréditaire. Dans le conflit entre les Guelfes et les Gibelins, qui secoue l'Italie du Nord, Cangrande dirige les Gibelins en qualité de vicaire de l'Empire, désigné par l'empereur Henri VII, et de capitaine général des villes lombardes fidèles à l'Empereur. Il impose à Padoue de reconnaître sa suprématie sur Vicence. À sa mort (22 juill. 1329), son neveu et successeur, Mastino II [1329-1351], associé à son frère Alberto II [seul seigneur, 1351-1352], tente d'affermir encore la position de sa famille en menant une habile politique de mariages ; cependant, battu par une ligue constituée par ses voisins, il perd les territoires sous sa domination à l'exception de Vérone et Vicence. Le fils et successeur de Mastino II, Cangrande II [1352-1359], se montre un tyran cruel ; il est assassiné par son frère Cansignorio [1359-1375]. Ses fils naturels, Bar-tolomeo II [1375-1381] et Antonio [1381-1387], voient le pouvoir leur échapper : le 13 octobre 1387, Antonio est renversé par Giangaleazzo Visconti.
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