SAINT-JOHN PERSE Alexis de Saint-Léger dit
SAINT-JOHN PERSE Alexis de Saint-Léger dit 1887-1975 Né à Pointe-à-Pitre, il vient en métropole pour ses études (1898), fait son droit à Bordeaux, entre aux affaires étrangères en 1914 et, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, occupe divers postes: Pékin, Washington, secrétariat général du Quai d’Orsay. Son premier livre, Eloges paraît en 1911, sous son vrai nom, le deuxième, Amitié du Prince, treize ans plus tard est signé St. J. Perse. Anabase, qui paraît la même année, précède Exil de dix huit ans. Ce dernier recueil est publié simultanément à Chicago, à Buenos Aires, à Marseille et, secrètement — nous sommes en 1942 — à Paris. A l’évidence, tout le temps qu’il a été diplomate, Saint-John Perse a refusé d’être poète. Suivront en effet, une fois jeté à bas le masque de l’ambassadeur: Poèmes à l'Etrangère (1943), Pluies (1943), Neige (1944), Vents (1946), Amers (1957), Oiseaux (1963). Cette œuvre, dont le caractère majeur est son universalité et qui a été traduite dans plusieurs langues a valu au poète le prix Nobel de littérature, en 1960. On a très souvent établi un parallèle entre Saint-John Perse et Claudel*, que rapproche le métier, générateur d’exil, le lyrisme, le souffle et l’ampleur de la période. Il est vrai que nul, mieux que l’auteur d’Amers n’a su «rendre au cosmos l’hommage que l’on accordait naguère aux dieux» et que l’on a pu parler à son propos de sacré sans Dieu. Cette voix grandiose, qui parfois s’approche dangereusement de la grandiloquence, est celle d’une espèce de poètes aujourd’hui disparue: l’espèce épique.