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SAINT-AMANT Marc Antoine Girard de

SAINT-AMANT Marc Antoine Girard de 1594-1661

Né à Quevilly, dans une famille d’armateurs, il fit, avant de s’installer à Paris en 1619, plusieurs voyages sur un navire négrier. S’il fréquente un temps les libertins, il se convertit prudemment au catholicisme en 1625 et se fait disciple de Malherbe (il sera dans la première fournée d’académiciens). Victime des attaques de Boileau qui lui reprocha son débraillé, il a dû attendre la vogue toute récente du baroque pour faire une timide réapparition chez les libraires et dans les colloques.

SAINT-AMANT Marc-Antoine Girard, sieur de. Poète français. Né à Quevilly, près de Rouen, en septembre 1594, mort a Paris le 29 décembre 1661. Issu d’une famille de marchands protestants, les Gérard, il s’anoblit lui-même. Il fit ses études au collège de La Marche et s’y révéla assez piètre élève; ce n’est que plus tard qu’il dut apprendre l’italien, l’espagnol, l’anglais et l’allemand. Il étudia aussi la musique et la peinture. Mauvais élève, sans doute était-il déjà bon aventurier, car il semble bien qu’au sortir du collège il fit de longs voyages et se rendit, peut-être, en Amérique. Èn 1617, il faisait partie de la suite du duc de Retz qui venait de se retirer à Belle-Isle-en-Mer pour échapper aux intrigues de Charles de Luynes. C’est là qu’il composa sa première œuvre connue, sa fameuse Ode à la solitude .Durant plusieurs années, il vécut ainsi tantôt à Paris, tantôt en Bretagne, mais toujours sous la protection du duc de Retz qui, en 1619, le fit nommer commissaire à l’artillerie. Sa réputation de joyeux viveur était déjà établie, il était l’ami de Boisrobert et du comte d’Harcourt, participait à leurs orgies et à leurs beuveries. En 1627, il se convertit au catholicisme, affichant sa foi et menant une vie sans contrainte, comme il était de coutume en ce temps. Il fréquentait l'Hôtel de Rambouillet et les cabarets. Il était, selon les circonstances, précieux, cynique ou débauché, recueillant partout succès et amitié. De cette époque datent les Goinfres et Le Melon qui sont parmi les plus célèbres de ses poèmes et qui, à l’image de Rabelais, font entrer dans la littérature le goût et l’odeur des choses. Repris ensuite par le désir de voyager, il se rendit au siège de La Rochelle, puis parcourut l’Espagne, le Dauphiné et l’Angleterre. En 1633, il fit partie de la mission à Rome dirigée par le maréchal de Créqui et écrivit sa Rome ridicule; à son retour, il fut élu parmi les premiers membres de l’Académie française. Le comte d’Harcourt l’emmena en expédition en 1636-1637; c’est ainsi qu’il participa à la prise des îles de Lérins et écrivit son Caprice héroïque et son Passage de Gibraltar. 1639, Italie; 1643, Rome; 1644, Angleterre. Quand Marie de Gonzague épousa Ladislas VII, roi de Pologne (1645), elle nomma Saint-Amant gentilhomme de sa chambre et lui alloua trois mille livres de pension. En 1647, d’Harcourt le fit participer a son expédition en Catalogne; en 1649, il prit du service dans l’armée des Flandres et, un moment, fut prisonnier des Espagnols. Le 1er février 1650, il s’embarqua à Amsterdam afin d’aller présenter son Moïse sauvé , auquel il travaillait depuis des années, à la reine de Pologne. Il arriva en mars, séjourna quelques mois à la cour et revint par la Suède où il passa l’hiver dans l’entourage de la reine Christine. Il rentra en France au printemps 1651 et mena dès lors une vie retirée a Paris et à Rouen tandis que peu à peu l’oubli tombait sur lui. Peu soucieux de culture classique, indépendant de Malherbe, de ses règles et de ses limites, Saint-Amant continue la tradition de Rabelais et de Marot. Auteur burlesque, il a été victime de la grande floraison classique qui l’a fait longtemps oublier, mais il demeure l’un des esprits les plus curieux de son temps et mérite le renouveau d’intérêt qu’il suscite depuis le siècle dernier — v. Poésies .

♦ « Il a du génie, mais point de jugement; il ne mit rien et n’a jamais étudié; au reste, fier à un point étrange, qui se loue jusqu’à faire mal au cœur. » Tallemant des Réaux. « Ce poète avait assez de génie pour les ouvrages de débauche et de satire outrée et il a même quelques fois des boutades assez heureuses dans le sérieux; mais il gâte tout par les basses circonstances qu’il y mêle. » Boileau. ♦ « Un très grand et très original poète, digne d’être cité entre les meilleurs dont la France puisse s’honorer. » Th. Gautier.

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