RYTHME (étymologie)
RYTHME, par le latin rhythmus, vient du grec rhuthmos (mesure). Rapprocher le mot arithmétique (grec arithmètikè = « science des nombres », sur arithmos = « nombre »). Le rythme est la « distribution d'une durée en une suite d'intervalles réguliers». La racine du mot est le verbe grec rhein (couler). Ce qui est rythmé coule d'un mouvement régulier. Mots de la famille : rythmique, arythmique, arythmie, rythmer. Par l'origine des mots, on peut rapprocher rythme et rime que l'on écrivait tous deux rhythme au XVIe siècle. Rime (disposition de sons identiques à la finale des mots placés à la fin de deux unités rythmiques, à la fin de deux vers) vient en effet du francique (langue germanique des Francs) rim (nombre, série).
RYTHME nom masc. — Mouvement de la phrase ou du vers qui résulte soit du mètre, de la place des césures et des accents (poésie), soit de la place des accents, du nombre et de la longueur relative des différents membres de la phrase. ÉTYM. : du grec rhuthmos. Au XVIe siècle, on écrivait indifféremment rhythme pour désigner la rime et le rythme, car les deux mots sont des doublets qui remontent au grec rhuthmos à travers le latin rhythmus (le francique rim n’est qu’une graphie accidentelle dans l’histoire du mot). —► Accent - Prosodie - Scansion
Rythme. Configuration qui se répète périodiquement d’éléments différents. Au sens strict, le rythme suppose que ces cellules de base soient proches dans le temps et s’y succèdent comme en musique et dans le langage, en particulier en poésie. Dans un sens élargi, on admettra qu’il existe comme en peinture des rythmes spatiaux. Le rythme est un cas particulier de répétition d’éléments contrastés, comme le temps fort et les deux temps faibles de la valse, comme les syllabes inaccentuées et la syllabe finale accentuée des groupes de mots du français. Le rythme est un prolongement du geste, comme cela est en particulier sensible dans la danse et la musique, il constitue une donnée anthropologique et biologique (rythme de la respiration, rythme de l’alternance de la veille et du sommeil, etc.) puis culturelle. Le rythme n’est pas lié à un élément particulier, mais en musique peut utiliser l’accent, la hauteur, la ligne mélodique (montée et descente des sons) ou l’harmonie (succession des accords et des cadences), en poésie l’accent, les sonorités, les parallélismes, des constructions syntaxiques et sémantiques, etc. Sur le plan de sa réception, c’est un élément perceptible, mais aussi le résultat d’une construction abstraite et symbolique. On s’en rend compte en particulier en analysant le rythme linguistique du français lié au placement de l’accent. Le français ne connaît pas d’accent de mot, mais un accent de groupe, le groupe étant défini syntaxiquement et sémantiquement, accent qui frappe la dernière syllabe de ce groupe, sauf si elle comprend un e muet : une longue plainte un long sanglot Or, la délimitation de ces groupes ne s’impose pas et résulte, lorsque les groupes peuvent se décomposer, du choix de l’analyste. Par exemple, dans : Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs. (Baudelaire, Un hémisphère dans une chevelure) il est possible de placer deux accents seulement, sur les deux membres de phrase délimités par la ponctuation, sur rebélles et sur souvenirs, mais on peut aussi séparer le verbe et son complément (accent sur mordille et/ou sur sémble et mange), ou encore accentuer chevéux. Tout dépend de l’intention stylistique.
Cependant, la plupart des groupes accentuels du français variant de 3 à 7 syllabes, il se crée ainsi une régularité qui constitue un rythme, celui-là même qui est utilisé en poésie. A la différence du mètre en poésie ou de la mesure en musique, le rythme n’est pas un élément codé, mais libre, ce qui explique qu’il échappe tant aux définitions strictes et non contestables qu’à une analyse rigoureuse.
Liens utiles
- Rythme cardiaque et capital santé
- Que pensez-vous de cette évocation par le poète Auguste Dorchain des héroïnes de Racine? Regardez-les marcher : de leur blancheur vêtues, Elles passent avec des gestes de statues; Elles gardent, ainsi qu'un souvenir du ciel, Jusque dans la douleur le rythme essentiel, Et meurent en chantant, comme de divins cygnes, Sans altérer la paix et la splendeur des lignes...
- rythme.
- Un critique contemporain affirme : La comédie vit des changements de rythme, du hasard, et de l'invention dramaturgique et scénique. Cela ne signifie pas toutefois que la comédie bafoue toujours l'ordre et les valeurs de la société où elle opère. Analysez et commentez ces propos en vous appuyant sur Casina ou les tireurs de sort de Plaute, Les Fourberies de Scapin de Molière, et Arlequin serviteur de deux maîtres de Goldoni. ?
- Historique de boussole, nom féminin Étymologie Emprunt à l'italien bussola, 'boussole'.