RUTEBEUF
RUTEBEUF 1229-? Nous ne savons de Rutebeuf à peu près que ce que ses oeuvres peuvent nous en dire. Mais ce qu’elles en disent est-il vrai? A les croire, ce champenois, après avoir composé le Dit des Cordeliers, à Troyes en 1249, se range à Paris dans le clan des Universitaires qui s’oppose à l'implantation dans la capitale des ordres mendiants. Descorde de l'Université, Des Règles, Des Jacobins, Des Ordres de Paris sont (entre autres) des satires qu’il écrit contre cette installation, entre 1255 et 1259 et qui, une fois son parti défait, le plongent, entre 1560 et 1562, dans l’«infortune». De cette époque datent ses plus émouvants poèmes : La Complainte Rutebeuf, La Griesche d'Hiver, La Griesche d'Eté. Toutefois, il semble qu’à partir de 1263, ayant fait amende honorable — notamment avec Le Miracle de Théophile —, il retrouve la faveur du roi et de l’église, s'employant par la suite à prêcher la croisade: La Chanson de Pouille, La Voie de Tunis. S'il semble que sa dernière ballade date de 1277, nous ignorons la date de sa mort, certains biographes avançant 1280 ou 1285, mais sans aucune espèce de certitude. La place que tient l'oeuvre de Rutebeuf dans notre littérature est importante. Par la qualité intrinsèque des poèmes bien sûr, dont la très célèbre Complainte Rutebeuf donne une idée, mais aussi parce qu'elle rompt avec la tradition de l'amour courtois et de la poésie épique pour devenir le cri de colère ou de détresse d’un individu.
RUTEBEUF. Poète français du xiiie siècle, il est notamment l'auteur d'un poème dramatique {Le Miracle de Théophile), d'un roman {Renart le Bestourné), de poèmes satiriques {Le Dit de l'Erberie). Il connut la misère des jongleurs et ménestrels.