ROY Claude 1915

Poète, romancier, et essayiste, né à Paris. Résistant, il adhère au Parti communiste en 1942 (et jusqu’en 1956 : un cas de conscience). Il a gagné sa vie avec des monographies, des études critiques (citons le Stendhal de 1951). Excellentes; il en a été bien puni : leur succès a longtemps fait passer au second plan le poète (dès 1945, Clair comme le jour) et le romancier (dès 1948, La nuit est le manteau des pauvres). Poète, d’abord. En particulier: Le Poète mineur (1949), Un seul poème (1954), Sais-tu si nous sommes encore loin de la mer? (« en douze chants et en vers », 1979), À la lisière du temps (1984), Le Voyage d'automne (1987) ; ces deux derniers recueils - les plus beaux - réunis dans la collection « Poésie/Gallimard » en 1990. À quoi il faut ajouter Les Enfantasques (les poèmes pour enfants - voir Desnos - étant la pierre de touche de la naïveté ; c’est-à-dire du don poétique naturel).

Romans, ensuite : brillants, vivants, mais ce n’est peut-être pas là que Claude Roy est le plus lui-même. Soulignons pourtant la réussite de La Dérobée (1987), dont le héros est un artiste peintre (son père). Reste le mémorialiste.: biographe, et même autobiographe, dit-il, mais il a tort : c’est un document excitant - et très loyal - sur la génération coincée entre deux guerres ; et, à titre de prétexte (c’est sa façon, à lui, d’être modeste), sur tel épisode de sa vie, à lui : Moi, je (1969), Nous (1972), Somme toute (1976) et surtout Permis de séjour (1983).