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routes

routes. 1. Routes grecques. Les Grecs avaient un réseau constitué de routes aplanies mais ordinairement non pavées, qui, très souvent, reliaient les cités aux grands centres religieux, mais répondaient aussi aux besoins ordinaires de la communication et du commerce. On a retrouvé, aux abords des grands sanctuaires, notamment de Delphes, des parties de foutes pavées. Plusieurs routes convergeaient vers Olympie. En Attique, les routes importantes reliaient Athènes au Pirée, à Éleusis, au Laurion et à Marathon, et menaient d'Éleusis à Mégare et à Platée. La principale route menant du Péloponnèse à la Grèce centrale est encore très visible : elle est large de 3 mètres, ce qui convient aux chars et aux charrettes. Pour le diolkos de l'isthme de Corinthe. 2. Routes romaines. Le vaste réseau des routes romaines fut établi pour des raisons politiques et militaires plutôt qu'économiques. Il visait à assurer l'autorité romaine sur les territoires conquis et la défense des frontières, mais il eut aussi pour effet de développer le commerce et les communications pacifiques. Selon la tradition, le premier constructeur de routes fut Ap-pius Claudius le Censeur, qui, en 312 av. J.-C., entreprit la construction de la route qui porte son nom, la voie Appienne (Via Appia), principale route menant de Rome au sud de l'Italie et au delà ; cette route se dirige en ligne toute droite vers le sud-est, de Rome à Terracine sur la baie de Naples, puis à Capoue (en 244 av. J.-C., elle sera prolongée vers Bénévent et Brindisi). Une autre route menait à Capoue : la Via Latina, qui, à l'intérieur des terres, passait par le mont Algide, les vallées du Trerus et du Liris; elle fut sans doute établie à la suite des conquêtes romaines du Ve siècle et du début du IVe. Pyrrhus et Hannibal l'utilisèrent. Les autres grand-routes de l'époque républicaine sont les suivantes (elles portent les noms des consuls ou des censeurs qui les firent construire). La Via Flaminia (en Italie du Nord) fut construite par le censeur C. Flaminius en 220 av. J.-C. (voir puniques, guerres 2) ; elle traverse l'Apennin en direction d'Ariminum (Rimini) ; elle fut réparée plusieurs fois, notamment par l'empereur Auguste, dont l'arc de triomphe se voit encore dans la rue principale de Rimini. Sous le nom de Via Aemilia, la Via Flaminia fut étendue à Placentia (Plaisance), et contribua à la romanisation rapide de la Gaule Cisalpine; la région qu'elle traverse porte encore le nom d'Émilie. La Via Aurelia, établie à une date incertaine, mais sans doute au IIe siècle av. J.-C., suit la côte de Rome à Gênes, vers le nord-ouest. La Via Cassia part de Rome et se dirige au nord vers Ar-retium (Arezzo); elle fut construite à la fin du me siècle ou au début du IIe, et étendue jusqu'à Bononia (Bologne) en 187 av. J.-C. sous le nom de Via Flaminia minor. On la confond souvent avec la Via Clodia, qui suivait probablement le même parcours jusqu'aux environs de Véies, puis tournait au nord-ouest vers Satumia (en Étrurie centrale). La Via Annia (vers 153 av. J.-C.) reliait Aquilée à Bononia ; la Via Popillia allait d'Ariminium à Aquilée par Atria et Altinum. On attribue souvent, sans doute à tort, au Popillius qui la construisit la prolongation de la Via Appia de Capoue à Rhegium (Reggio) en Italie du Sud. La Via Caecilia reliait Rome à l'Adriatique par une route directe à travers l'Apennin, mais son trajet nous reste inconnu. La Via Domitia suivait une route très ancienne menant du Rhône en Espagne; elle doit son nom à Cn. Domitius, consul en 121 av. J.-C. Après la conquête de la Macédoine, la Via Egnatia, vers 130 av. J.-C., fut la principale route menant de Rome vers l'Orient. Elle partait de la côte est de l'Adriatique en deux points différents, l'un à Dyrrhachium (Epi-damnus), l'autre à Apollonie; les deux branches se rejoignaient vite ; la route traversait la chaîne des Balkans (suivant le tracé d'une ancienne route commerciale), descendait sur Thessa-lonique et allait jusqu'à Byzance. Sous l'Empire, le réseau fut considérablement étendu : partant de Byzance, il pénétrait profondément en Asie, jusqu'à l'Euphrate et à la mer Rouge. Il était particulièrement développé en Gaule; plusieurs routes traversaient les Alpes. Les routes les plus importantes ont d'ordinaire de 2,50 m à 5 m de largeur; en plaine, elles sont extraordinairement rectilignes ; en pays montagneux, elles suivent les crêtes et évitent le fond des vallées. Leur tracé témoigne souvent de la compétence des géomètres-arpenteurs romains sur de longues distances. Peut-être établissaient-ils des observatoires pour déterminer une orientation préliminaire. Les méthodes de construction varient selon le matériel disponible sur place; d'ordinaire les routes sont construites sur des fondations faites de larges dalles, couvertes par une couche de pierres plus petites et de gravier; la surface est pavée, ou recouverte de grandes dalles. Les routes principales sont souvent établies sur une chaussée surélevée (agger). Les routes moins importantes sont dessinées et construites avec moins de soin, mais toutes sont bombées et comportent des fossés de drainage de chaque côté. Des bornes milliaires indiquent la distance depuis telle ou telle ville, et parfois le nom du constructeur de la route ou de l'empereur contemporain de la construction, ce qui nous donne des indications historiques précieuses. Le long des routes principales sont établis de fréquents relais de poste (mansiones), fournissant des chevaux frais et un logement pour les voyageurs (voir poste). En 20 av. J.-C., Auguste institua des commissaires aux grand-routes (curatores viarum); les frais d'entretien des routes étaient probablement partagés entre le trésor public, les autorités locales et les propriétaires fonciers, mais les empereurs y apportaient souvent une large contribution personnelle. Les routes secondaires étaient financées localement.

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