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ROUSSEAU : L'ENTENDEMENT DOIT BEAUCOUP AUX PASSIONS

ROUSSEAU : L'ENTENDEMENT DOIT BEAUCOUP AUX PASSIONS

Sans verser dans une apologie enthousiaste des passions, ne peut-on refuser de les condamner sans appel, et leur reconnaître une certaine valeur ? Ainsi Rousseau attire-t-il notre attention sur leur rôle bénéfique dans le développement de l'esprit humain et de la civilisation.

« Quoi qu’en disent les moralistes, l’entendement humain doit beaucoup aux passions, qui, d’un commun aveu, lui doivent beaucoup aussi. C’est par leur activité que notre raison se perfectionne ; nous ne cherchons à connaître que parce que nous désirons de jouir ; et il n’est pas possible de concevoir pourquoi celui qui n’aurait ni désirs ni craintes se donnerait la peine de raisonner. Les passions à leur tour tirent leur origine de nos besoins et leur progrès de nos connaissances. Car on ne peut désirer ou craindre les choses que sur les idées qu’on en peut avoir, ou par la simple impulsion de la nature ; et l’homme sauvage, privé de toute sorte de lumière, n’éprouve que les passions de cette dernière espèce. Ses désirs ne passent point ses besoins physiques ; les seuls biens qu’il connaisse dans l’univers sont la nourriture, une femelle et le repos ; les seuls maux qu’il craigne sont la douleur et la faim. »

RousseauDe l'inégalité parmi les hommes, Ie partie.

ordre des idées

1) Une thèse centrale : l'entendement et les passions se développent mutuellement. 2) Explication de cette thèse : a) D'une part, nous développons notre connaissance pour satisfaire nos désirs. b) D'autre part, les progrès de la connaissance suscitent en nous de nouveaux désirs. 3) Une remarque confirmant cette thèse : l'homme dépourvu de connaissance (« l'homme sauvage ») n'a que des désirs élémentaires, c'est-à-dire des besoins (se nourrir, dormir, se reproduire).

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